Dott. A.G.
"La trasmissione telefotografica dei films cinematografici"
L'Illustrazione italiana, 1° Marzo 1914
Cet article signé "Dott. A.G." est probablement du journaliste Alfred Gradenwitz, chroniqueur spécialisé des travaux de téléphoographie dans différentes publications professionnelles. Il rend compte d'une expérience de transmission dune séquence cinématographique réalisée par Arthur Korn et Bruno Glatzel à l'occasion du Congrès des sciences naturelles et médicales.
Cette expérience n'est pas mentionnée dans les articles en anglais de l'époque, par les principaux historiens des développements techniques de la télévision (Shiers, Abramson, Burns) ni par les archéologues des médias qui ont étudié les premiers rapports entre cinéma et télévision. (Zielenski, 1999 ; Galili, 2020).


La trtansmission téléphotographique de films cinématographiques
Le problème le plus important de la téléphotographie est d'augmenter la vitesse de transmission : plus le temps de transmission d'un cliché est réduit, plus les possibilités d'application de la téléphotographie augmentent. La limite supérieure de la vitesse de transmission dépend d'une part de l'inertie des appareils aux stations de départ et de réception, mais surtout de la capacité des lignes, c'est-à-dire du même facteur qui pose tant de difficultés à la téléphonie longue distance.
Dans un ouvrage présenté au récent Congrès des chercheurs en sciences naturelles et médecins allemands, le Professeur A. Korn observe que rien ne s'opposerait à une réduction considérable des délais de transmission pour les petites distances, mais que l'importance pratique de la téléphotographie n'est évidente que pour les grandes distances, pour lesquelles la transmission téléphotographique présente des avantages notables sur la transmission postale, permettant par exemple aux journaux illustrés de publier le matin l'image photographique des événements qui se sont déroulés la veille, dans des lieux très éloignés.
Korn, avec le Professeur Fr. Glatzel, a fait la première tentative de transmission téléophotographique d'une série de films. Il a observé qu'il faut compter sur une transmission minimale d'une heure pour reproduire à distance une série de 20 images dont la succession peut déjà donner une illusion de scène animée. Au début, il se contenta d'une scène relativement simple, avec peu de détails, le geste d'un acteur mis à sa disposition par la Société allemande de bioscopie. Les expérimentateurs ont combiné 4 images successives sur chaque cliché diffusé en 12 minutes environ, de sorte que la diffusion totale de l'ensemble de la série a duré environ une heure.
Les images transmises, puis disposées ensuite sur pellicule de cinéma, donnent l'illusion parfaite d'une scène animée lors de la démonstration cinématographique,
Ces expériences démontrent la possibilité de réaliser, par exemple, une démonstration cinématographique des événements survenus à la veille de Paris ou de Berlin. Si l'on dispose ensuite de quelques heures pour les opérations téléphotographiques, pendant la nuit, si l'intérêt est suffisant, on peut réaliser des transmissions télécinématiques, très riches en détails.
Dott. A.G.
andré Lange, 27 mai 2024