PARUTIONS RECENTES
Dans le désordre, et juste pour le plaisir de partager et de faire connaître quelques livres qui ont retenu mon attention. Ouvrages sur les médias, la radio, la télévision, Internet, les nouveaux médias. Ouvrages scientifiques, ou ouvrages de fiction ou de prise de position. Je ne suis pas toujours d'accord, j'aimerais parfois chicaner sur un propos, une date, une lacune. Peu importe : ces livres valent la peine d'être lus ou consultés. Je n'ai malheureusement pas le temps de rédiger des notes de lecture pour chacun des ouvrages que j'ai trouvé intéressants. Je me contente ici de reproduire les quatrièmes de couverture.
N'hésitez pas à me faire connaître vos publications (écrire à a.lange@uliege.be)
André Lange
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Octavian Ioan BALTAG
Editura Performantica, Iaşi, 2023
4 volumes parus sur les 6 annoncés. Un important recueil des textes et brevets sur les aspects techniques de l'invention de la télévision, par le Professeur Batlag,
Professor EmeritusProfessor Emeritus
"Gr.T.Popa" Univ. of Medicine and Pharmacy

Revue Pallas, Revue d'études antiques, n)122, 2023
Cet ouvrage s'intéresse aux pratiques, discours et représentations attachés à l'oeil en Grèce et à Rome, dans une approche d'anthropologie historique, suivant trois axes : médecine et religion ; mythe et identité ; regard et pouvoir. Les questionnements sur l'anthropologie du regard dans l'Antiquité ont été initiés par des travaux comme ceux de J. -P. Vernant et F. Frontisi-Ducroux en Grèce ancienne et ceux de Jas Elsner sur les images romaines.
Mais l'oeil en tant que tel, comme organe sensoriel et investi d'une puissance particulière, a peu été étudié en dehors des travaux sur l'histoire de la médecine consacrés aux mécanismes de la vision. C'est à la croisée entre histoire des sciences et histoire des représentations que se place ce dossier qui approfondit, dans une perspective d'anthropologie historique, la manière dont les Anciens ont développé pratiques, discours et imaginaire autour de l'oeil.
Il s'organise autour de trois axes : entre médecine et religion, des soins des yeux aux ex-voto oculaires dans les sanctuaires ; autour des mythes d'Actéon, Lyncée et Argos, et des identités sociales ; autour des jeux de regard, de l'esthétique et de la place de l'oeil dans les dispositifs polysensoriels, et de son agentivité, de ses pouvoirs politiques, érotiques, et même mortels.

Jean-Paul FOURMENTAUX
Les Presses du Réel, 2023
Pour un art des contre-visualités : à la frontière des arts et des surveillance studies, cet ouvrage analyse le rôle technopolitique des nouvelles « machines de vision » et envisage la sousveillance comme un contre-pouvoir
démocratique.
Jean-Paul Fourmentraux, socio-anthropologue (PhD) et critique d’art (AICA), est professeur à Aix-Marseille Université et membre du Centre Norbert Elias (UMR CNRS 8562).

Estelle Bunout , Maud Ehrmann and Frédéric Clavert
Digitised Newspapers – A New Eldorado for Historians? Reflections on Tools, Methods and Epistemology
De Gruyter, 2023
The application of digital technologies to historical newspapers has changed the research landscape historians were used to. An Eldorado? Despite undeniable advantages, the new digital affordance of historical newspapers also transforms research practices and confronts historians with new challenges. Drawing on a growing community of practices, the impresso project invited scholars experienced with digitised newspaper collections with the aim of encouraging a discussion on heuristics, source criticism and interpretation of digitized newspapers.
This volume provides a snapshot of current research on the subject and offers three perspectives: how digitisation is transforming access to and exploration of historical newspaper collections; how automatic content processing allows for the creation of new layers of information; and, finally, what analyses this enhanced material opens up.

Gallimard 2023
Dans L’espace public (1962) Jürgen Habermas montrait comment à partir du XVIIIe siècle le principe de Publicité avait défini un nouvel espace politique au sein duquel s’opérait une médiation entre la société et l’État, sous la forme d’une "opinion publique" qui visait à transformer la nature de la domination. À travers les discussions publiques ayant pour objet des questions d’intérêt général, l’autorité politique était soumise au tribunal d’une critique rationnelle. Mais bientôt, à l’heure des démocraties de masse, Habermas constatait (en 1990) que l’interpénétration des domaines privé et public conduisait à une manipulation de la Publicité par des groupes d’intérêts et à un singulier désamorçage de ses fonctions critiques subverties en un principe d’intégration. Aujourd’hui, Habermas radicalise son analyse. Les réseaux sociaux effacent pour certains de leurs utilisateurs la délimitation constitutive entre sphère privée et sphère publique : chacun peut parler individuellement comme auteur d’une parole publique. Si dans l’espace public traditionnel, il fallait, pour devenir un tel auteur, se soumettre à la médiation des médias qui mesuraient la vérité, la rationalité et la cohérence logique de la parole, avec les réseaux sociaux la position d’auteur est immédiatement acquise pour chacun. Cette publicité immédiate de la parole intime et privée conduit à l’érosion des critères de rationalité. "Maintenir une structure médiatique permettant à l’espace public de rester un espace inclusif et permettant à la formation de l’opinion et de la volonté publiques de conserver son caractère délibératif ne relève donc absolument pas du simple choix politique : il s’agit d’un impératif proprement constitutionnel."

Les Editions de Minuit, 2023
La voix est une énigme. Même tonitruante, elle est cette sonorité fragile qui s’élève depuis nos cavités intérieures, depuis les vides ou les creux qui nous habitent.
Pour tenter d’en sonder l’énigme, nous nous sommes tourné·e·s vers les accidents de la voix. Lorsqu’elle se détache du corps auquel elle semblait appartenir. Lorsqu’elle se désynchronise d’avec ce qu’elle était censée dire. Lorsqu’elle verse dans le sans-mesure du chuchotement ou de la vocifération.
Nous nous sommes donc attardé·e·s dans les marges de la voix. Nous avons ausculté les résonances de la caverne de Platon et de l’antre où complotent les sorcières de Purcell. Nous avons écouté les ventriloques, dans la Bible comme au cinéma. Nous avons prêté l’oreille aux bégaiements de Ghérasim Luca ou de MC Solaar, aux murmures de Carmelo Bene, aux cris silencieux chez Hitchcock et Dante, aux hurlements saccadés de Bill Viola.
Notre exploration de ces altervocalités reconduit chaque fois vers une hypothèse : c’est lorsque la voix déraille que l’on commence à entendre ce qui la rend possible.

Editions Amsterdam, 2023
Depuis les années 2000, les vidéos partagées sur internet ont pris une place prépondérante dans les luttes sociales et politiques. Partout, du Liban au Chili, des États-Unis à l’Iran, les manifestations, affrontements et autres exactions policières sont documentés par celles et ceux qui les vivent. En France, les Gilets jaunes n’ont pas cessé de filmer, se filmer et partager leurs images. Mais l’image produit-elle des effets concrets ? À quelles conditions peut-elle devenir un outil efficace de contestation des inégalités et des oppressions ?
Pour clarifier ce problème, il faut replacer ces pratiques récentes dans la plus longue histoire des expériences audiovisuelles militantes. Telle est la proposition de ce livre, qui, des premiers groupes ouvriers français aux expériences états-uniennes de guerrilla television, des collectifs argentins combattant l’hégémonie occidentale au médiactivisme italien, revient sur les tentatives de produire d’autres régimes de visibilité et de représentation. Il nous montre que, par-delà les mutations technologiques, la contestation audiovisuelle obéit toujours au même élan fondamental : arracher l’image au pouvoir, se la réapproprier et, ainsi, mobiliser.

Folio, Gallimard, 2023
En avril 2022, le président ukrainien Zelensky se rend à Boutcha pour attester, par sa présence, les crimes de guerre commis par l'armée russe. Il annonce qu'il disposera, pour les prouver, de «bien plus d'outils que ceux qui ont poursuivi les nazis après la Seconde Guerre mondiale». En 1945, à Nuremberg, la documentation filmée des «atrocités» avait été déterminante dans la confrontation des nazis à leurs crimes. Depuis, l'instance judiciaire s'est familiarisée avec ce type de pièces à conviction, même si la projection d'images est l'objet de débats. Celui qui filme doit-il respecter certaines règles s'il veut faire preuve ? Un témoignage filmé vaut-il un récit sous serment, fait à la barre d'un tribunal ? Qu'en est-il du statut de vérité des images ? Autant de questions qui ont trouvé à s'illustrer à la Cour pénale internationale de La Haye ou aux États-Unis lors des jugements des violences commises par la police. Une forme partagée d'attestation, commune aux démocraties, s'élabore ainsi, sous la forme d'archives qui offrent un appareil à la fois documentaire et critique pour l'écriture d'une histoire immédiate du temps présent

Isabelle KERSIMON
Les mots de la haine. Glossaire des mots de l'extrême-droite
Rue de Seine, 2023
L’extrême droite, qui a lu Gramsci, mène depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale un « combat culturel » dans lequel la bataille des mots est fondamentale. Cette bataille vise à fabriquer, dans nos imaginaires, une réalité alternative extrêmement perverse, dans laquelle George Orwell – non seulement invoqué, mais approprié – contredit George Orwell lui-même : dans ce monde, les pires maux ont été fomentés par la furie vengeresse des femmes ; l’antiracisme est le véritable racisme ; l’antisémitisme est une invention musulmane ; la démocratie est un totalitarisme et le quatrième pouvoir un geôlier. Dans ce monde, l’extrême droite dominante est harassée et censurée par la violence des Droits de l’homme. Dans ce monde, la haine revêt le masque de la lucidité et les passions tristes celui de la rationalité.
Nourri par un réseau foisonnant de médias traditionnels et surtout de nouveaux médias issus d’internet, cet imaginaire a trouvé dans la violence et le traumatisme des attentats djihadistes un terreau fragilisé par la peine et la terreur dans lequel a pu s’épanouir la fleur la plus vénéneuse : celle qui contamine l’espace républicain.
Ce glossaire propose de reconnaître, dans l’écosytème d’un fascisme qui vient, les mots et les concepts qui ont empoisonné le débat public pour imposer leurs vues hégémoniques.

Clément Dessy, Selina Follonier et David Martens (dir.).
Textyle, Revue de littérature belge francophone, 2022.
La présente livraison de Textyles étudie les relations entre littérature belge et télévision en abordant tour à tour les émissions littéraires, les captations théâtrales (les « dramatiques ») ainsi que des séries adaptées (Mariages de Charles Plisnier). Elle s’intéresse aussi aux relations ambiguës de plusieurs figures des lettres belges avec la télévision, comme Maurice Carême, Amélie Nothomb et Jean-Philippe Toussaint, et met en avant le travail inlassable de promotion par des journalistes, comme celui de Christian Bussy en faveur du mouvement surréaliste. Sont en outre décortiquées des émissions qui ont marqué les histoires croisées de la télévision et de la littérature, à travers l’interview de Georges Simenon à Apostrophes et la réception de Marguerite Yourcenar à l’Académie française. Elle accueille enfin des réflexions de spécialistes du champ littéraire belge, ainsi que des témoignages de professionnels de la télévision.

Philippe BAUDOUIN
Walter Benjamin au micro. Un philosophe sur les ondes (1927-1933)
Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2022
Walter Benjamin est resté célèbre grâce à ses travaux en tant que philosophe, historien de l’art ou encore critique littéraire. Cet ouvrage présente un aspect méconnu de ses activités : entre 1927 et 1933, Benjamin a enregistré une centaine d’interventions au microphone sur les antennes de Berlin et Francfort et s’est efforcé de dépasser les formes journalistiques de pur divertissement. À travers ses chroniques littéraires ou ses contes radiophoniques pour enfants, le philosophe berlinois a souhaité repenser le matériau sonore diffusé sur les ondes.
Ce livre original propose d’aller à la rencontre de Walter Benjamin par le prisme de sa voix. Les recherches de Philippe Baudouin à l’origine du présent ouvrage tendent à faire entendre l’écho du philosophe, en proposant de redécouvrir l’intérêt à la fois théorique et pratique dont il témoigna pour la radio. L’ouvrage comprend également des annexes sonores, avec d’une part les deux seuls témoignages sonores du philosophe connus à ce jour, extraits de la pièce radiophonique pour enfants Chahut autour de Kasperl, diffusée à la radio de Cologne le 9 septembre 1932, et d’autre part une interview de Stéphane Hessel réalisée par Philippe Baudouin pour France Culture, dans laquelle ce premier témoigne reconnaître la voix de Benjamin dans le personnage de Kasperl.
Ce livre est une réédition augmentée du livre de Philippe Baudouin paru en 2009 aux Éditions de la Maison des sciences de l’homme. Il a reçu le prix Inathèque décerné par l’Institut national de l’audioviosuel.

Anne-Katrin WEBER
Television before TV. New Media and Exhibition Culture in Europe and the USA, 1928-1939
Amsterdam University Press, 2022
Television before TV rethinks the history of interwar television by exploring the medium’s numerous demonstrations organized at national fairs and international exhibitions in the late 1920s and 1930s. Building upon extensive archival research in Britain, Germany, and the United States, Anne-Katrin Weber analyses the sites where the new medium met its first audiences. She argues that public displays offered spaces where television's symbolic, cultural, political, and social definitions were negotiated and eventually stabilized; for the historian, the exhibitions therefore constitute crucial events to understand not only the medium's pre-war emergence, but also its subsequent domestication in the post-war years. Designed as a transnational study, her book highlights the multiple circulations of artefacts and ideas across borders of democratic and totalitarian regimes alike. Richly illustrated with 100 photographs, Television before TV finally emphasizes that even without regular programmes, interwar television was widely seen.

Presses du Réel, 2022
Un état des lieux complet des études sur la culture visuelle, de ses origines dans l'histoire de l'art aux perspectives actuelles ouvertes par les nouvelles technologies, la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle.
Cet ouvrage présente les concepts fondamentaux, les questions principales et les nouvelles perspectives de recherche des études sur la « culture visuelle ». Après avoir retracé les origines de cette notion dans la tradition de l'histoire de l'art et dans les théories de la photographie et du cinéma des premières décennies du XXe siècle, le livre reconstruit le développement récent, au niveau international, des visual culture studies et de la Bildwissenschaft. Les chapitres suivants proposent des outils essentiels pour étudier la dimension techniquement déterminée, mais aussi historiquement et socialement située, des images comme des formes de la vision. Les exemples analysés proviennent de contextes culturels et de périodes historiques très variés et concernent jusqu'à la réalité virtuelle et la réalité augmentée, les nouvelles images produites par l'intelligence artificielle et les nouvelles technologies de machine vision.

Flammarion, 2022
« Le 5 mai 2017, durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, un tweet révèle des milliers de courriels de l’équipe d’En Marche. Il sera massivement relayé pour tenter de faire basculer l’opinion, et avec elle l’élection.
Qui était à la manœuvre de ces MacronLeaks ?
Le GRU russe, qui aurait hacké les boîtes mail, l’alt-right, l’extrême droite française… et 20 000 bots, des robots pilotés par intelligence artificielle. »
D’élection en élection, une lame de fond s’abat sur chaque citoyen : les réseaux sociaux nous manipulent et déchirent notre tissu social. De fait, la science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique. Comment se prémunir des intoxications à l’heure du vote ? Une analyse stupéfiante doublée de pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous protéger et préserver nos démocraties.

Points, 2022
Giphantie de Charles Tiphaigne de la Roche est un texte méconnu que seuls quelques passionnés jusqu’à présent ont lu. Cette édition est l’occasion de découvrir cet étonnant roman d'anticipation et il n’est que temps : c’est toute l’histoire jusqu’à aujourd’hui qui peut être remise en ordre. Ainsi y lira-t-on la description de ce qu’on a appelé plus tard la photographie, mais on y croise aussi les lentilles de contact… et s'y annonce l’ère de la mésinformation et la culture de la vigne en Normandie dont le réchauffement climatique de la Terre nous montre que ce n’est plus un horizon lointain. C’est bien cet enjeu qui au fond emporte tout sur son passage : Charles Tiphaigne de la Roche fait voir ce que notre présent a pris l’habitude de penser sous le nom de Gaïa - la Terre - comme un corps fait d’une « zone critique » où les espèces se retrouvent.
Yves Citton, inconditionnel et l’un des rares spécialistes de ce texte, y souligne combien, par les prodiges de l’imagination, dès 1760 s’énonçait déjà ce qui fait notre condition de vivants dans les ruines du capitalisme. Avec ce roman d’anticipation, c’est toute notre cosmologie qui apparaît depuis l’espace, comme nous sommes capables de le voir maintenant comme jamais.

Bloomsbury Academy, 2021
While highlighting the prevailing role of television in Western societies, Art vs. TV maps and condenses a comprehensive history of the relationships of art and television. With a particular focus on the link between reality and representation, Francesco Spampinato analyzes video art works, installations, performances, interventions and television programs made by contemporary artists as forms of resistance to and appropriation and parody of mainstream television.
The artists discussed belong to different generations: those that emerged in the 1960s in association with art movements such as Pop Art, Fluxus and Happening; and those appearing on the scene in the 1980s, whose work aimed at deconstructing media representation in line with postmodernist theories; to those arriving in the 2000s, an era in which, through reality shows and the Internet, anybody could potentially become a media personality; and finally those active in the 2010s, whose work reflects on how old media like television has definitively vaporized through the electronic highways of cyberspace.
These works and phenomena elicit a tension between art and television, exposing an incongruence; an impossibility not only to converge but at the very least to open up a dialogical exchange.

Aida Estela Castro, Carlos Natálio, Catarina Patrício, Hermínio Martins, João Ribas, José Bragança de Miranda, José Gomes Pinto, Luís Cláudio Ribeiro, Luís Mendonça, Manuel Bogalheir
Crítica das Mediações Totais – Perspectivas Expandidas dos .media
Documenta, 2021
É a crise desta noção estável e circunscrita do conceito de media — crise que se foi manifestando desde o final do século passado com a generalização dos computadores e a abstracção progressiva dos seus comandos — que constitui o mote deste livro.
Num momento em que nada parece escapar às mediações técnicas, o conceito de media dissolve-se numa generalização possível a todos os campos da experiência. Seja na metáfora da rede, da nuvem, da máquina universal, da mnometecnologia geral, do meta-medium do computador ou do big data, as configurações holísticas proliferam e apontam o aparelhamento geral da experiência como uma nova natureza, uma nova metafísica ou um novo sublime, dependendo da metaforização que se queira fazer do cenário. Uma crítica da mediação enquanto totalidade implica reconhecer que os media constituem a infra-estrutura de determinação da experiência, a partir da qual os próprios media e o real são reconhecíveis e pensáveis, mas implica também reconhecer que essa infra-estrutura se encontra saturada de processos de individuação e de objectos potentes e instáveis, no limiar do desvio, da imprevisibilidade e da entropia, que compõem uma imagem viva do real, não antecipável e constantemente remodelável.

Les Impressions nouvelles, 2022
Illustrateur et satiriste de génie à l’influence considérable, Albert Robida (1848-1926) est resté fameux pour ses fresques d’anticipation, comme Le Vingtième siècle ou La Vie électrique, ou pour ses grands dessins de presse. On voit parfois en lui un précurseur de la science-fiction, un prophète visionnaire des sociétés du XXe siècle, ou même l’inventeur avant l’heure de la télévision, du téléphone et du voyage en avion… Contre ces raccourcis quelque peu anachroniques, cet ouvrage a pour ambition de replacer les grandes anticipations de Robida dans leur contexte, celui de la presse satirique et de ses cibles, mais aussi celui des logiques du rire au XIXe siècle : les transports, les médias, les femmes, la technophilie, les spectacles… c’est toute la culture de l’époque qui est passée au crible de sa verve satirique à travers une technique d’exagération qui le conduit à imaginer inlassablement ce que pourraient donner dans l’avenir les mutations qui transforment en profondeur le XIXe siècle finissant.

Gabriele Balbi, Nelson Ribeiro, Valérie Schafer, Christian Schwarzenegger (eds.)
Digital Roots. Historicizing Media and Communication Concepts of the Digital Age
De Gruyter, 2021
As media environments and communication practices evolve over time, so do theoretical concepts. This book analyzes some of the most well-known and fiercely discussed concepts of the digital age from a historical perspective, showing how many of them have pre-digital roots and how they have changed and still are constantly changing in the digital era. Written by leading authors in media and communication studies, the chapters historicize 16 concepts that have become central in the digital media literature, focusing on three main areas. The first part, Technologies and Connections, historicises concepts like network, media convergence, multimedia, interactivity and artificial intelligence. The second one is related to Agency and Politics and explores global governance, datafication, fake news, echo chambers, digital media activism. The last one, Users and Practices, is finally devoted to telepresence, digital loneliness, amateurism, user generated content, fandom and authenticity. The book aims to shed light on how concepts emerge and are co-shaped, circulated, used and reappropriated in different contexts. It argues for the need for a conceptual media and communication history that will reveal new developments without concealing continuities and it demonstrates how the analogue/digital dichotomy is often a misleading one.

Editions Amsterdam, 2021
Tantôt dénigrée pour sa loufoquerie, tantôt assimilée à un « totalitarisme » qui broie les individus, l’utopie a toujours subi le feu nourri des critiques. C’est oublier qu’avant d’être programme, elle est désir : révolte contre les injustices spécifiques de ce monde et aspiration à la transformation radicale de ce qui existe. L’une des grandes réussites de l’idéologie dominante est de la rendre non seulement impossible, mais, surtout, indésirable. À l’heure où le système capitaliste s’enlise dans d’incessantes crises, il est urgent de renouer avec le sens du futur qui a pour nom utopie.
Tel est l’objet de ce maître ouvrage, qui, pour démontrer la pertinence politique de cette forme littéraire, nous fait traverser l’espace et le temps, visiter des univers stupéfiants et rencontrer de mystérieux aliens, en embrassant à la fois les textes essentiels de la tradition utopique, de Thomas More à William Morris, et la science-fiction, de H. G. Wells à Kim Stanley Robinson, sans oublier bien sûr Philip K. Dick et Ursula Le Guin. La capacité à rêver le futur est la mesure de notre puissance collective.

Edward BELLAMY
Egalité
Traduction de Paul Zimmermann, revue, complétée et modernisée par Philippe Éthuin.
Editions Publie.net, 2022,
Auteur en 1888 de Dans cent ans ou l’an 2000 qui connut un succès mondial et de multiples éditions en France à partir de 1891, Edward Bellamy propose une suite de ce classique de l’anticipation utopique avec Égalité (Equality). De ce second roman, seule « La parabole du réservoir d’eau » a largement été diffusée dans la presse libertaire et socialiste. Mais bien d'autres aspects du texte sont importants : Bellamy place les femmes à égalité avec les hommes (éducation, mariage, vie professionnelle, revenus, vêtements…), se positionne comme auteur précurseur de l'économie distributive (revenus annuels non capitalisables, propriété d'usage…), questionne la défense de l'environnement, la protection des animaux, l'impact des activités humaines sur la Terre, ainsi que l'unité de l'humanité (chaque habitant parle sa langue maternelle et la langue universelle). Il ne néglige pas non plus les progrès techniques et l'on voit apparaître l'électroscope, les disques phonographiques, les voitures à moteur et les véhicules aériens… Il invente également — il écrit ces lignes en 1897 — une « carte de crédit » qui permet aux citoyens du XXe siècle de régler toutes leurs dépenses.
Pour la première fois, ce texte majeur de la littérature d’anticipation utopique est disponible en français.

Duke University Press, 2020
Already in the late nineteenth century, electricians, physicists, and telegraph technicians dreamed of inventing televisual communication apparatuses that would “see” by electricity as a means of extending human perception. In Seeing by Electricity Doron Galili traces the early history of television, from fantastical image transmission devices initially imagined in the 1870s such as the Telectroscope, the Phantoscope, and the Distant Seer to the emergence of broadcast television in the 1930s. Galili examines how televisual technologies were understood in relation to film at different cultural moments—whether as a perfection of cinema, a threat to the Hollywood industry, or an alternative medium for avant-garde experimentation. Highlighting points of overlap and divergence in the histories of television and cinema, Galili demonstrates that the intermedial relationship between the two media did not start with their economic and institutional rivalry of the late 1940s but rather goes back to their very origins. In so doing, he brings film studies and television studies together in ways that advance contemporary debates in media theory.