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La première transmisssion d'une image numérisée, par la méthode "map-flapping" en 1886

 

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Introduction

 

Nous proposons ici une traduction commentée d'un texte qui est une des premières contributions sur ce qu'Arthur Korn appelait la "méthode statistique" de transmission des images, qui est en fait, une première forme, certes encore très sommaire, de transmission numérique. 

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La contribution a été faite par le Lieutenant Alexander Glenn le 15 janvier 1886 dans les locaux de la Royal Service United Institution, un think tank britannique spécialisé dans la défense et la sécurité qu'avait crée le Général Wellington en 1831, devenu en 2004 le Royal United Services Institute for Defence and Security Studies.

 

Elle a fait l'objet d'une publication peu de temps après dans le Journal de cette institution ! "Transmission of Drawings by Signals", Journal of the Royal United Service Institution, v.30(1886), pp. 77-90

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Daily News, 15 January 1886

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Le siège de la Royal United Service Institution à Whitehall Yard

La présentation de Glen est faite dans le cadre d'un séminaire présidé par le Colonel G.H. Moncrieff, Commanding Scots Guards. Participe également à ce séminaire le Lieutenant Colonel Melville qui a obtenu un brevet pour un appareil recourant à une approche similaire à celle proposée par Glen. On peut supposer que le Lieutenant H.G. Willink, avec lequel Glen a collaboré dans ses expériences, était également présent. La séance était publique (elle a été annoncée dans le Daily News) et, selon le Morning Post du lendemain, a été largement suivie.

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Le lieutenant Glen appartient de ce régiment "Inns of Court" remonte à 1859, peu après la Crimée, avec la formation du 23rd Middlesex (Inns of Court) Rifle Volunteer Corps. En 1881, l'unité est devenue un bataillon de la Rifle Brigade et a été rebaptisée 14th Middlesex (Inns of Court) Rifle Volunteer Corps. 

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Sa présentation propose une méthode originale et élaborée de transmission de dessins, cartes et même de photographies en procédant par une mise au carreau puis à une codification des éléments en vue de leur transmission par "télégraphe, héliographe, lampe, drapeau ou autre mode de signalisation," Les applications auxquelles Glen pense sont bien évidemment militaires, mais il cite également, comme le feront plus tard Hummel et Korn, les possibilités d'identification des voleurs. Il s'agit de la première théorisation et de la première expérimentation d'une transmission d'images numérisées. 

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Les suites de la conférence

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Après la présentation de Glen, le Colnel Melville est intervenu pour présenter son appareil. Un M. H.L. Pilkington est intervenu pour dire tout le profit que l'armée pourrait tirer d'une telle méthode et le président, le Colonel Moncrief, en remerciant les intervenants, a fait des suggestions confirmant l'intérêt qu'il avait porté à la proposition.

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Quelques journaux et plusieurs magzines ont rendu compte de la conférence. Après la publication de l'article dans le Journal of the Royal United Service Institution, H.G. Willink qui a travaillé avec Glen, a lui-même publié deux articles dans le Longman's Magazine qui contiennent des détails méthodologiques complémentaires, des explications sur les "portraits ombrés", des illustrations (dont le portrait du Colonel J.R. Bulwer, premier portrait  à avoir été transmis de manière numérique, (2)

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Il ne semble pas cependant que la méthode Glen ait été largement adoptée par l'Armée britannique. Mais la proposition de Glen, et celle du Colonel Melville, ont été signalées jusqu'à la fin du XIXème siècle. (Voir ci-dessous).

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Le Colonel George Hay Moncrieff VD

(2) Lieut. H.G. WILLINK “Map-flapping”, Longman’s Magazine, February 1886, pp. 404-421 ; March  1886,  pp.558-560

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(1) Une proposition avait déjà été formulée par un français, Gras, qui aurait publié une brochure en 1879, mais dont nulle trace ne figure dans les bibliothèques. Elle est citée in Revue internationale de l'Electricité et de ses applications, 10, p.256, 1890.

Le portrait du Colonel J.R. Bulwer, le premier dans l'Histoire  à avoir fait l'objet d'une transmission numérique (par drapeau) dans l'histoire (voir ci-dessous)

Paru in Lieut. H.G. WILLINK “Map-flapping”, Longman’s Magazine, February 1886, pp. 404-421 ;

LA TRANSMISSION DE DESSINS PAR SIGNAL.

Par Alex. Glen, Lieutenant 14th Middlesex (Inns of Court) R. V.

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Traduction de "Transmission of Drawings by Signals",  Journal of the Royal United Service Institution,,v.30(1886), pp. 77-90

 

Dans cet article, je propose d'expliquer un système que j'ai conçu et élaboré en collaboration avec mon frère Officier, M. Willink, et avec l'aide des signaleurs de notre corps, les Inns of Court Volunteers. L'objet du système est qu'une personne qui a les moyens de communiquer avec une autre par télégraphe, héliographe, lampe, drapeau ou autre mode de signalisation, peut permettre au destinataire des signaux de faire un fac-similé de tout dessin qui peut être entre les mains de l'expéditeur. Le dessin peut être de toute nature, depuis une esquisse ou un plan jusqu'à une ressemblance photographique ou une chromolithographie. L'exactitude avec laquelle le dessin est transmis peut être augmentée dans toute la mesure que l'expéditeur peut juger appropriée ; tandis que l'échelle sur laquelle le fac-similé est dessiné est à la discrétion du destinataire.

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La question importante, cependant, est l'application pratique et l'utilité du système. Sur cette question, en tant que volontaire, je ne peux offrir que quelques suggestions grossières, et la laisser être discutée, comme je l'espère, par ceux qui ont l'expérience des exigences du Service.

 

Lorsque j'étudiais à l'école d'instruction de la signalisation de l'armée à la caserne Wellington en 1883, l'officier des transmissions du district, le lieutenant-colonel Bonham, a fait remarquer que la signalisation de l'armée en était à ses balbutiements et qu'il pensait que c'était un sujet dans lequel les volontaires auraient l'occasion de faire du service à l'armée régulière. C'est, je pense, en grande partie à cause de cette remarque que j'ai-je puis lire ce mémoire aujourd'hui.

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L'idée de transmettre un dessin par les méthodes de signalisation de l'armée est née dans mon cas d'un petit projet que j'ai réalisé lors de la marche vers Portsmouth pour l'Easter Review de 1884. Le matin du Vendredi Saint, il devait y avoir quelques petites manœuvres. à propos de la poursuite d'un convoi qui devait partir de Petersfield vers le sud. J'étais en charge des signaleurs Inns of Court, et quittant Petersfield de bonne heure avec un groupe de signalisation, nous avons pris une station sur Butzer Hill, dans le but de signaler les mouvements du convoi à l'autre partie, qui était stationné à Petersfield. J'avais laissé aux collègues de Petersfield  un certain nombre de petits tracés de la carte des munitions du quartier, avec des instructions pour marquer les points mentionnés dans tout message reçu de moi sur l'un des tracés, et pour épingler le tracé sur le formulaire de message.

Le Colonel G.H. Moncrieff

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"Héliographe anglais" in Louis Figuier, Les merveilles de la science. Supplément, p.503  L'héliographe est un dispositif de communication sans fil dont le signal est constitué de flashs de lumière solaire réfléchie par un miroir et recourant le plus souvent au code Morse. L'armée anglaise disposait d'un modèle portatif pesant moins d'un kilogramme/

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Wellington Barracks

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Petersfield sur une carte de l'Ordnance Survey (1877)

Cela fut exécuté, mais j'eus bientôt de la difficulté à exprimer brièvement, et en même temps avec précision, les positions exactes du convoi et de son escorte, en me référant à la carte de l'Ordnance que j'avais avec moi. Il est venu à l'esprit de plusieurs d'entre nous indépendamment que le moyen le plus simple de surmonter cette difficulté serait de tracer des lignes verticales et horizontales dans des positions correspondantes sur la carte et les tracés, et de mettre des lettres dans les espaces entre elles. Les positions des marques de tir sur les cibles dans un match de fusil anglo-américain (Anglo-American rifle match) tiré à Wimbledon avaient déjà été transmises par câble à travers l'Atlantique d'une manière quelque peu similaire, sauf que, je crois, des mots courts ont été utilisés pour indiquer les différents espaces dans lesquels les diagrammes des cibles ont été divisés, au lieu de simples lettres. De la signalisation de points uniques à marquer sur une carte existante ou une copie, il n'y avait qu'une étape courte et presque évidente pour se passer de copies de la carte originale et pour transmettre la position des routes, des clôtures, des maisons, etc., en plus d'autres information. Ce n'est cependant qu'après d'innombrables expériences et essais pratiques, pendant la dernière partie de 1884 et le début de 1885, qu'une série de règles a été formulée, par laquelle non seulement des croquis militaires mais des ressemblances reconnaissables ont été signalés.

Les Wimbledon Rifle Meeting était un concours de tir qui remonte à 1860. L'événement a eu d'emblée une dimension internationale. Le premier Anglo-American Rifle a été organisé en 1880, mais nous n'avons pu trouver trace de cette transmission transatlantique des résultats par câble mais une gravure de 1880 atteste que la compétition était suivie par des journalistes, qui transmettaient les résultats par télégraphe.

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"The final struggle for the tyelegraph"

Wimbledon Rifle Match (1880)

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Avant de conclure cet article, je me référerai à certains des dessins auxquels le système a été appliqué. Je dois mentionner qu'en soumettant une copie des règles dans leur état d'alors au War Office, par l'intermédiaire du colonel Moncrieff, qui s'y est gentiment intéressé, j'ai constaté pour la première fois que le lieutenant-colonel Melville, R.E., avait déjà proposé un appareil, dont j'ai appris par la suite qu'il l’avait breveté en avril dernier, pour être utilisé dans le but de transmettre des dessins ou des marques sur un dessin par signal.

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Voici les termes de sa spécification :

 

"Il est souvent commode de pouvoir communiquer par télégraphe ou par téléphone, ou généralement par signal, à distance, des informations sur des localités et des positions lorsqu'il n'y a aucun moyen de transmettre des plans. Mon invention concerne une méthode et un appareil pour produire, d'après le signal, des copies de plans ou d'autres marques, la même méthode et l'appareil étant également applicables pour communiquer par chiffrement." A cet effet, je fournis, à chacune des deux stations qui doivent communiquer, un tableau ou cadre qui est gradué le long du côté par des chiffres ou des lettres distinctifs, et qui est muni d'une règle graduée qui peut être glissée, guidée parallèlement à elle-même, le long de la planche ou du cadre. En supposant qu'un plan ou un croquis existant à l'une des stations doit être reproduit à l'autre, l'opérateur expéditeur fait glisser sa règle le long du plan jusqu'à un certain point de celui-ci et signale les deux chiffres, lettres ou marques qui indiquent cette position, le seul chiffre , lettre ou marque signifiant la position de la règle, et l'autre la position du point relativement à la règle, c'est-à-dire qu'elles indiquent les coordonnées du point.

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L'opérateur récepteur déplace sa règle et marque un point en fonction du signal. Ainsi, en signalant les coordonnées d'un certain nombre de points sur le plan à la station d'envoi et le caractère des localités avec lesquelles ces points correspondent, l'expéditeur permet à l'opérateur de réception de déterminer les points correspondants, et d'esquisser un plan correspondant à la original. De la même manière, d'autres dessins ou marques pourraient être reproduits selon le signal, et les chiffres pourraient également être communiqués de plusieurs manières. Par exemple, un message pourrait être envoyé sous forme de croquis ou de dessin avec un certain nombre de ses points marqués par l'expéditeur selon à des lettres ou des marques comptées à partir d'une origine prédéterminée de coordonnées, et le récepteur, soumettant ce croquis à son cadre, serait capable de lire les mêmes lettres que celles par lesquelles les points ont été déterminés sur le croquis, et pourrait ainsi déchiffrer le message. " Ayant maintenant particulièrement décrit et déterminé la nature de ma dite invention, et de quelle manière elle doit être réalisée, je déclare que ce que je revendique est :

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1. Le procédé décrit ici consiste à produire des copies par signal, c'est-à-dire en signalant les coordonnées de points à partir d'une station, et en marquant ces points à une autre. 

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2. Pour produire des copies par signal ou communiquer par chiffrement, l'utilisation, à chacune des deux stations de communication, d'un appareil consistant en une planche ou un cadre gradué le long de son côté et une règle coulissante graduée adaptée à celui-ci, essentiellement comme décrit ici."

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Je comprends que le lieutenant-colonel Melville a formulé des instructions et des suggestions pour l'utilisation de son appareil ; et j'espère qu'il donnera à l'Institution le bénéfice de ses vues sur le sujet de cet article. Sa spécification, ses instructions et son appareil, et notre système, qui a depuis été considérablement modifié et amélioré, ont tous deux, je crois, été jugés et signalés à Aldershot, et je comprends qu'ils ont ensuite été envoyés au Collège du personnel. Aucun appareil autre que le papier et le crayon, et quelques bandes découpées dans le papier et marquées de la manière qui sera décrite ci-après, n'est absolument nécessaire pour convertir le dessin en un message susceptible d'être signalé, ou pour reproduire le dessin à partir du message, par notre système ; mais par commodité et pour gagner du temps, nous utilisons du papier à coupes, c'est-à-dire du papier avec de faibles lignes équidistantes réglées verticalement et horizontalement, et certains instruments qui seront également décrits plus loin. Un plan pourrait éventuellement être signalé au cours du temps en donnant simplement les coordonnées des points en liaison avec des phrases explicatives, mais le message serait d'une longueur si démesurée qu'il serait pratiquement inutile.

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Afin de ramener le message dans un cadre raisonnable, nous avons progressivement établi un certain nombre de règles, que je vais maintenant expliquer à l'aide des schémas.

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Colonnes

 

Le dessin est divisé par des lignes réelles ou imaginaires en colonnes d'une certaine largeur, et en rangées de même largeur, perpendiculaires aux colonnes. Supposons d'abord que le dessin soit carré et qu'il soit divisé en vingt-quatre colonnes et le même nombre de lignes, et que les colonnes soient marquées comme dans la Fig. 1 avec les lettres de l'alphabet (en omettant T et Z) de gauche à  droite, et les rangées doivent être marquées de la même manière de haut en bas.

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Sur la figure 1, la ligne droite 6c est désignée par le groupe « FJMC ». Lignes courbes. — Une ligne passant par une série de points, telle que la ligne defg de la figure 1, est désignée par la série de groupes qui désignent ces points ; et pour distinguer la ligne d'un certain nombre de points détachés, la lettre T est utilisée. On se souvient que cette lettre est une de celles qui sont omises des alphabets placés autour du carré. Il est placé au début du premier groupe de la série et à la fin du dernier. Ainsi la ligne defy est désignée par la suite « TLH, NJ, PE, SI, XDT ». Espaces fermés. — Il est important d'économiser des lettres et de raccourcir le message lorsque cela est possible, et si la ligne finit par atteindre le point d'où elle a commencé, de manière à enfermer un espace, la paire de lettres désignant ce point peut être omise du dernier groupe du série, laissant la lettre T seule. Le chiffre ijklm peut donc être désigné par la série « TEN, CV, JS, MW, KO, T », le seul T étant utilisé à la place de « ENT ».

 

Une ligne courbe est indiquée en indiquant autant de points qu'exige le degré de précision requis. Par exemple, la série "TPV, QS, SR, UP, SOT" désigne la courbe nopgr suffisamment précise pour les besoins d'un croquis. Le préfixe Deg sera composé de trois lettres, dont la première est Z, la seconde des lettres omises des alphabets placés autour des carrés. Les deux autres lettres du préfixe sont déterminées selon la règle déjà donnée pour désigner un point.

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Ainsi, dans la Fig. 2, 

  • Le préfixe du carré dans le coin supérieur gauche est ZAA.

  • Le préfixe du carré ensuite à droite de ZAA se trouve ZBA.

  • Le préfixe du carré  ensuite à droite de ZBA est ZCA.

  • Le préfixe du carré  sous ZAA est ZAB.

  • Le préfixe du carré  sous  ZBA est ZBB.

  • Le préfixe du carré sous ZAB est ZAC.

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Et de la même manière tout autre carré peut être noté. Si le dessin n'est pas plus grand qu'un carré de 6 pouces, le préfixe ZAA sera donné.

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Préfixes pour le deuxième degré de précision.

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Lorsque des colonnes et des lignes de 1/8 pouces sont utilisées, le dessin est divisé en carrés de 3 pouces, et le préfixe pour chacun est le même que s'il s'agissait d'un carré de 6 pouces, sauf que la lettre Z est maintenant à la deuxième place à la place du premier. Ainsi, dans la Fig. 3

Le préfixe du carré dans le coin supérieur gauche est AZA.

Le préfixe pour le carré lsuivant à droite de AZA est BZA.

Le préfixe pour le carré juste en dessous de AZA est AZB, et ainsi de suite.

 

Préfixes pour le troisième degré de précision.

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Lorsque des colonnes et des lignes de 1/16 pouces sont utilisées, le Z est mis à la troisième place ; mais il serait mal venu de diviser l'ensemble de la carte en 1 ½ pouces carrés, et ce degré de précision est généralement nécessaire ici et là seulement, comme par exemple, afin de donner les positions des maisons dans un village qui occupent une petite partie de la carte. Les deux autres lettres du préfixe, par conséquent, se réfèrent à une colonne et une ligne appartenant à un carré de 6 pouces, et le carré 1 ½ pouces  est pris dans une position telle que son côté gauche coïncide avec le côté gauche de cette colonne, et son sommet avec le sommet de cette ligne. Le préfixe pour le carré de 1 ½ pouce illustré à la Fig. 4 est " EDZ", le préfixe approprié du carré de 6 pouces dans lequel il est placé étant donné immédiatement avant, à moins que le message n'ait été traité avec ce 6 -pouce carré, lors de la dernière utilisation de colonnes et de lignes de ¼ -pouce ou1/8-pouce.

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Préfixes courts.

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Il ne sera pas nécessaire de donner un préfixe complet de trois lettres en passant, sans changer le degré de précision, d'un carré à un point dans l'un des huit carrés qui l'entourent, ou dans l'un des seize carrés qui entourent le huit. Une seule lettre peut être utilisée pour indiquer un passage de l'un de ces vingt-cinq carrés à un autre. Le carré central à partir duquel le premier changement est effectué est indiqué par la lettre Z ; les huit carrés qui l'entourent des lettres A à H, commençant par le carré du coin supérieur gauche du carré central, et le contournant dans le même sens que les aiguilles d'une montre ; les lettres restantes de l'alphabet (en omettant le T) indiquent les seize carrés extérieurs de la même manière. Les vingt-cinq carrés de la Fig. 5 sont ainsi lettrés.

 

En faisant le changement de carré en carré au cours d'un message, la lettre indiquant le nouveau carré est toujours placée au début du premier groupe, qui désigne un point ou une ligne ou une partie de ligne dans ce nouveau carré, sauf dans le cas de la lettre Z, qui doit être autonome, afin que le groupe ne puisse pas être confondu avec le préfixe complet d'un carré de 6 pouces. Les groupes suivants du message auront référence au nouveau carré, à moins et jusqu'à ce qu'un nouveau changement de carré soit indiqué soit de la même manière, soit par un nouveau préfixe complet, soit par la lettre T isolée et montrant qu'une ligne qui est donné revient à son point de départ dans un autre carré. Les lettres indiquant le changement de case feront toujours référence à la même case centrale jusqu'à ce qu'un nouveau préfixe complet soit donné.

 

Un exemple de ces changements est représenté sur la figure 6, dans laquelle la ligne ahcdefg, partant de a, est désignée par la série de groupes "TWE, DBK, Z, XP, UBB, FOB, Z, AC, EBT".

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Au moyen de ces préfixes longs et courts, le message peut être transmis sur un dessin de taille considérable sans diminuer la précision avec laquelle chaque point est donné.

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Brièveté du message.

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La précision est sans doute l'exigence la plus essentielle dans un système de dessins de signalisation. La brièveté est la suivante. L'attention a été accordée à cette deuxième exigence dans les règles précédentes, mais afin d'éviter la nécessité d'insérer des phrases explicatives ou descriptives dans le message, certaines règles supplémentaires ont été établies.

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Mots descriptifs.

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Dans le message, des mots descriptifs des caractéristiques du dessin s'appliqueront à tous les groupes qui les suivent, jusqu'à ce que de nouveaux mots descriptifs soient donnés qui les modifient ou les remplacent. La répétition de mots ou d'ensembles de mots descriptifs peut être évitée en les désignant par des lettres simples (autres que T ou Z), la lettre désignant le mot ou l'ensemble de mots descriptif étant donnée seule après que le mot ou l'ensemble de mots est donné pour la première fois, puis dans les parties suivantes du message étant donné seul sans description. Ou un code d'expressions descriptives susceptibles d'être utilisées pourrait être convenu au préalable entre l'expéditeur et le destinataire du message.

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Degrés de lumière et d'ombre.

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Pour indiquer des espaces couverts de différents degrés d'ombre et de lumière, comme dans une ressemblance photographique, autant de premières lettres de l'alphabet peuvent être utilisées à la place de mots descriptifs qu'il y a de degrés à indiquer, A indiquant l'absence de teinte, B la teinte la plus claire utilisée, C une teinte plus foncée, et ainsi de suite. Pour les nuances d'une photographie, il suffira d'utiliser six lettres, A à F. Si le dessin est en plusieurs couleurs, la même lettre sera utilisée pour indiquer la nuance correspondante de chaque couleur qui est mentionnée.

Grandes lignes.

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Lorsqu'un contour suit d'un point à un autre une ligne déjà donnée dans le message, une économie considérable est effectuée en omettant les groupes désignant les points intermédiaires, et en plaçant la lettre T au début du groupe désignant le second des deux points. 

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Lorsqu'un contour suit d'un point à un autre une ligne déjà donnée dans le message, une économie considérable est effectuée en omettant les groupes désignant les points intermédiaires, et en plaçant la lettre T au début du groupe désignant le second des deux points. Si plus d'une ligne entre ces points a été donnée, de sorte que l'omission de tous les groupes intermédiaires créerait une ambiguïté, alors un ou plusieurs des points intermédiaires, précédés si nécessaire de la lettre T de la même manière, doivent être donnés à indiquer le tracé du contour. Par exemple, si le bois montré dans Fig. 7 a été donné d'abord, puis dans le message le contour du lac, après avoir donné le point a, noté (disons) par le groupe "GO", il ne sera pas nécessaire d'indiquer des points autour du côté droit du lac, mais le groupe suivant après « GC » peut être « TFI », la paire de lettres « FI » désignant le point h ; ou si le contour du lac était parti du point b, et passé par c à a, alors le groupe « TT » montrerait que le contour est revenu au point de départ h le long de la lisière du bois, et non en ligne droite. ligne de a à b. Mais en envoyant le chemin par la suite au bois et au lac, après avoir donné « BF » pour le point c, il ne suffira pas de donner « TQF » pour le point d, ou il sera incertain si le chemin passe au-dessus ou au-dessous du Si un point tel que a, désigné par le groupe « LA», est donné, les deux groupes « TLA, TQF » montreront que la route longe les bords supérieurs du lac et du bois.

 

Dessin.

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La taille du papier dont le destinataire du message aura besoin peut être indiquée en donnant le préfixe complet du carré (6 pouces, 3 pouces ou 1^ pouce) dont le coin inférieur droit est au coin inférieur droit du dessin. Si le message n'est pas commencé dans ce carré, un deuxième préfixe complet ou court devra être donné. Échelle. — L'échelle d'une carte ou d'un plan peut être donnée en indiquant au début du message, après le premier préfixe, la distance représentée par un pouce, et si cette distance est donnée en milles, ou en fraction de mille, il suffira de donner le nombre des milles, ou la fraction. Par exemple, dans le cas d'un plan dessiné à l'échelle de 40 pieds au pouce, les mots « quarante pieds » donneront l'échelle ; dans le cas d'une carte dessinée à l'échelle de 20 milles au pouce, le mot « vingt » suffira ; ou si l'échelle est de 6 pouces au mille, le mot « sixième».

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Points cardinaux.

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Les cartes peuvent être supposées, sauf indication contraire, être dessinées de telle sorte que des lignes allant vers le haut, parallèles aux colonnes dans lesquelles elles sont divisées, représentent la direction du nord magnétique. Lorsqu'une carte n'est pas tracée de cette manière, la direction du nord magnétique doit être indiquée immédiatement après l'échelle par un groupe ou des groupes désignant une ligne tracée dans cette direction. Si la direction du vrai nord au lieu du magnétique est donnée, le mot "vrai" doit être ajouté. Si les colonnes vont dans la direction du vrai nord, on verra d'après la Fig. 8 que le groupe YTQC " indique la direction du nord magnétique pour ce pays, 18° ouest.

 

Direction du mouvement.

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La direction dans laquelle les flux , les troupes, etc., se déplacent est indiqué par l'ordre dans lequel les points le long de cette direction sont donnés.

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Nombres et distances.

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Dans un message ordinaire, tous les numéros doivent être épelés longuement, afin d'éviter les erreurs ; mais dans la mesure où les messages dont nous nous occupons maintenant doivent être transmis sous forme de messages chiffrés, un code peut être utilisé pour les nombres et les distances, sans introduire un plus grand risque d'erreur que dans les autres parties du message. Les lettres 0 à Y (hors T) peuvent être prises pour désigner les dix chiffres, 0 à 9, mais chaque chiffre doit être envoyé comme un mot séparé. Le nombre qui est donné peut être fait pour représenter des miles en mettant la lettre Z avant, et dans le même groupe avec le premier chiffre, ou pour représenter des yards en mettant cette lettre après le dernier chiffre. Le tableau de la Fig. 9 donne ces codes. Vingt-cinq milles seront ainsi désignés par les deux groupes « ZQ, U », 1 500 verges par « P, U, 0, OZ ». Si l'expéditeur souhaite indiquer que les distances ne sont qu'estimées, la lettre Z peut être doublée. Ainsi "ZZR" signifierait "environ trois milles".

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Ecrire le Message.

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Pour faciliter la correction des erreurs, dix groupes doivent être placés dans chaque ligne du message écrit d'après le dessin, ainsi que dans chaque ligne du message enregistré à la station réceptrice ; et il sera pratique d'utiliser pour les formulaires de message des morceaux de papier, tels que du papier sectionnel de cinq pouces, réglé avec des espaces pour dix lignes sur chaque morceau, et dix groupes dans chaque ligne, en plus d'une marge pour la date et d'autres notes. Les pages du message, les lignes d'une page et les groupes d'une ligne peuvent alors être désignés par des lettres consécutives ; A pour la première page, pour la première ligne de chaque page, et pour le premier groupe de chaque ligne ; B pour le second, et ainsi de suite ; de sorte que tout groupe du message puisse être désigné par un groupe de trois lettres. Le septième groupe de la quatrième ligne de la deuxième page du message serait ainsi désigné par le groupe « BDG », comme dans la figure 10.

 

Collation du message.

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En signalant le message, il est essentiel que tous les groupes, autres que les mots descriptifs, soient soigneusement rassemblés, c'est-à-dire que la station réceptrice signale chaque groupe au fur et à mesure qu'il est enregistré à cette station, afin que dans en cas d'erreur, le groupe puisse être effacé et signalé à nouveau. Pour indiquer qu'un message représente un dessin, et doit donc être collationné de cette manière, le signal préparatif « CCC » peut être donné à la place du « CO » qui indique d'autres messages chiffrés.

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Correction du message.

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Si le message dépasse cent groupes de longueur, le nombre de groupes sur chaque page doit, s'il est incorrect, être corrigé avant de passer à la page suivante. Avec cet objet la station émettrice donnera une succession de tirets en fin de page : et en fin de message, si ce n'est pas aussi la fin d'une page, donnera une succession de tirets, suivis des trois lettres qui indiquent la page, la ligne et le groupe du dernier groupe du message. Si la station réceptrice trouve qu'elle a le bon nombre de groupes, elle donnera la réponse générale ; sinon, il donnera " G." Lorsque la station émettrice constate ainsi qu'un nombre erroné de groupes a été relevé à l'autre station, elle donnera d'abord l'initiale de chaque ligne de la page, à laquelle répondra la réponse générale si elle est correctement relevée ; sinon par un second " G." Ce deuxième "G" indiquera dans quelle ligne une erreur s'est produite, et la station émettrice retournera donc à cette ligne, et donnera les initiales de chaque groupe de la ligne après le premier, jusqu'à ce qu'un troisième "G" soit donné à indiquer l'endroit exact où l'erreur s'est produite.

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Une fois cette erreur corrigée, les initiales des lignes continueront jusqu'à ce que " K-T " signifie que le nombre de groupes sur la page est maintenant correct, ou qu'un autre " G " soit donné.

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Vérification du message.

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Le dessin peut être reproduit aussi vite que le message arrive, à moins qu'il n'ait été envoyé avant le début de la signalisation, et que le message soit signalé avec une grande rapidité. Le rédacteur peut demander d'abord la répétition, puis la vérification d'après l'original de toutes les parties du message qu'il peut avoir des raisons de croire incorrectes, en donnant les trois lettres désignant le lieu du groupe qu'il souhaite vérifier, précédées par le "IMI" (le signal ordinaire pour "répéter"), et ensuite en donnant "VY" (comme abréviation de vérifier). Ou s'il pense qu'une partie de son dessin est entrée dans la mauvaise case, il peut envoyer " PX " (comme abréviation de " Prefix), " et obtenir une répétition du groupe qui a pris le message dans la case dans laquelle le point douteux est placé ; mais dans ce cas le groupe ainsi répété doit être précédé des trois lettres indiquant sa place dans le message.

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Reproduction du dessin.

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Les points indiqués par les lettres du message seront toujours  marqués par le rédacteur au centre des colonnes et des lignes appropriées, afin que l'erreur maximale due au degré de précision utilisé ne puisse nulle part être dépassée. Il ne doit pas arrondir les angles formés par les lignes désignées par le message tel qu'il le reproduit, ni essayer ensuite de mélanger différents degrés de lumière et d'ombre ; mais cela peut se faire ultérieurement, ou sur un calque ou autre copie, s'il en est fait, selon la nature de l'élément du dessin délimité.

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Appareil.

J'ai dit qu'aucun appareil n'est absolument nécessaire au-delà du papier et du crayon, et de tels appareils, s'ils peuvent être appelés ainsi, qui peuvent être facilement fabriqués avec du papier. Mais nous avons imaginé plusieurs instruments pour notre propre convenance.

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Carré transparent

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Pour lire rapidement un dessin dans un message, je préfère utiliser un coin d'angle transparent, fixé au dos d'un cadre métallique. Les côtés du carré mesurent 6 pouces de longueur, et les colonnes et rangées ¼ pouces et 1/8 pouces sont rayées sur le côté inférieur du calque, de manière à entrer en contact avec le dessin. L'avant du cadre est en lettres noires pour le ¼ pouce, et en rouge pour les colonnes et lignes de 1/8 pouces ; de sorte que lorsque le carré est placé sur le dessin, les lettres désignant tout point avec le premier ou le second degré de précision sont vues à la fois. Les coins du cadre s'emboîtent dans les coins métalliques du haut, ou ceux du bas d'une petite planche à dessin dans une mallette à croquis ; ces coins métalliques étant placés à une distance suffisante pour permettre à deux carrés de 6 pouces du dessin d'être envoyés sans déplacer le papier. Une forme moins durable de carré transparent consiste en un carré de calque à tracer, lettré et marqué de la même manière que le cadre et le coin d'angle.. Un papier de traçage en coupe avec les lignes tracées dessus peut être acheté, ou un morceau de papier en coupe peut être marqué et un calque en être extrait.

 

Dans ce dernier cas, il est bon de marquer les colonnes et les lignes avec de petites croix en noir et des taches en rouge, comme dans la Fig. 11 ; car si des lignes sont dessinées sur le carré transparent, elles obscurcissent parfois les lignes sur le dessin. Pour les photographies de messagerie, nous avons utilisé un carré de verre transparent, avec des lignes tracées sur la surface inférieure avec un diamant, et avec les lettres marquées, sur du papier collé sur la surface supérieure. C'était dans le but d'obtenir des colonnes et des rangées de 1/32-pouce de largeur.

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Cadre du colonel Melville

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Au lieu d'un carré transparent préparé, la table ou le cadre et la barre coulissante brevetés par le lieutenant-colonel Melville peuvent être utilisés, s'ils sont lettrés de la manière décrite ci-dessus, la barre coulissante étant déplacée d'un point à l'autre selon les besoins.

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Bandes.

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Si un. un carré transparent préparé, ou un cadre et une barre coulissante, ne doivent pas être disponibles pour convertir le dessin en un message, des bandes de papier coupe (échelle J pouces) peuvent être écrites pour les colonnes et rangées de 5 pouces et J pouces dans quelques minutes, comme dans la Fig. 12. Nous avons eu des bandes permanentes en métal blanc dans le modèle illustré à la Fig. 13. Si l'une de ces bandes, en lettres de gauche à droite, est épinglée en haut et une autre en bas d'un carré de 6 pouces, les lettres désignant n'importe quel point peuvent être trouvées à l'aide de la troisième bande, qui est écrite de haut en bas, et placée entre et à angle droit avec les autres, comme dans la Fig. 13.

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Si le dessin est sur du papier en coupe, la bande inférieure peut être supprimée et la bande verticale épinglée sur le côté du carré de 6 pouces. Si le papier en coupe n'est pas disponible, une bande peut être préparée en pliant un morceau de papier ordinaire, de manière à obtenir un bord droit, puis en marquant à partir d'un rapporteur ou d'une autre échelle, et en inscrivant des espaces de 1/4 pouces et de 1/3 pouces. Si un rapporteur ou une échelle n'est pas disponible, un espace de pouce peut être marqué, autant que possible, sur le bord d'un autre morceau de papier, et cela peut être utilisé comme mesure pour marquer des espaces égaux sur la bande. Ces espaces peuvent ensuite être subdivisés par l'œil avec une précision suffisante en espaces d'environ 1/8 de pouce. L'échelle à laquelle le dessin est fait sera alors communiquée au récepteur en donnant la distance entre quelques deux objets apparaissant sur le dessin. Pour reproduire le dessin du message, les bandes de lettres sont utilisées de la même manière que décrit ci-dessus ; et beaucoup de temps sera économisé en dessinant sur du papier en coupe.

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Carré transparent

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Le carré transparent et les bandes décrites ci-dessus ne sont pas écrites pour le troisième degré de précision, ce qui nécessite des colonnes et des lignes de 1/16 pouce, parce que le carré 1 1/2 divisé en colonnes et lignes de cette largeur doit être placé ici et là sur le dessin au fur et à mesure des besoins. Pour ce degré de précision, un morceau plat de métal, de bois, de carton ou de papier, avec un carré de 1 ½ pouce carré découpé, est utilisé. Il n'est marqué que d'espaces de 1/8 pouces, car la position des lignes imaginaires divisant les colonnes et les lignes de 1/8 pouces en colonnes et lignes de 1/16 peut être jugée avec précision par l'œil. Les lettres sont marquées autour du bord du carré dans le modèle illustré à la Fig. 14, deux lettres étant marquées dans chaque espace. Le mode de fixation de la position du carré de 1 pouce par rapport à un carré de 6 pouces a déjà été décrit.

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Un carré transparent peut être facilement fabriqué à partir d'un morceau de papier en coupe ; mais si le papier en coupe n'est pas disponible, de petites bandes doivent être préparées à partir de papier ordinaire et utilisées de la même manière que les plus grandes bandes.

 

C'est notre système tel qu'il est actuellement. Notre difficulté a été non seulement de construire un message qui devait représenter fidèlement un dessin, mais de permettre au destinataire du message de connaître rapidement les endroits exacts où des erreurs, sans doute dans une certaine mesure inévitables, se sont glissées, afin que il peut immédiatement demander des corrections et, si nécessaire, la vérification du message, s'il constate que quelque chose ne va pas, sans provoquer de répétitions et de retards inutiles. Des améliorations à cet égard et d'autres règles tendant à accélérer le processus et à augmenter sa précision seront sans doute conçues de temps à autre, si le système est adopté à des fins pratiques ; en effet, nous avons modifié et fait des ajouts aux règles jusqu'au moment de la révision finale de ce document ; mais le système tel que je l'ai décrit est capable de transmettre une carte ou un croquis dans un laps de temps relativement court avec autant de précision que je considère nécessaire à des fins militaires, si un soin raisonnable est apporté à la rédaction du message, le signaler, et travailler le dessin. Par exemple, nous avons pris le plan de la bataille de Hasheen, qui a paru dans le « Standard » du 8 avril dernier, et nous l'avons signalé par un drapeau à travers Wimbledon Common. La copie qui a été reproduite par les destinataires du message semble aussi utile à toutes fins pratiques que l'original. La suggestion qui en découle est que des plans similaires pourraient être télégraphiés avec des dépêches dans le but de les expliquer graphiquement. Encore une fois, nous avons transmis de la même manière le plan d'un village préparé pour la défense, qui est donné à la p. 197 des Minor Tactics  du colonel Brackenbury.

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Le colonel Moncrieff nous a vu signaler par drapeau et reproduire environ un sixième de ce plan en vingt minutes à notre camp d'instruction l'été dernier. Cela suggère la possibilité de transmettre par héliographe à longue distance un plan précis de fortifications, ou la préparation faite pour la défense d'une position au-dessus des têtes d'une force d'investissement. Et il convient d'observer que si la modalité du chiffre, ou tout arrangement préconçu des lettres de l'alphabet, était utilisé, le plan ne pourrait être reproduit sans la clé du chiffre. À une autre occasion, une équipe d'arpentage s'est rendue à Uxbridge en début d'après-midi et a fait un plan de la gare et des traverses des routes. Les traversées de route ont été prises à une station de signalisation sur Uxbridge Common, et une fois assemblées, elles ont formé un plan représentant une zone d'environ un mille et demi sur un mille, montrant environ trois milles de route principale avec les maisons adjacentes, les clôtures et autres détails. Les plans ont été envoyés dans l'après-midi, et si le temps l'avait permis, je crois que l'ensemble au lieu de simplement le plan de la station aurait été héliographié à Harrow, à 6 milles de distance, dans l'après-midi ; car nous sommes allés aux mêmes stations à deux reprises et avons fini par faire passer le message, principalement avec le drapeau, en notant le temps occupé.

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J'ai découvert que le plan pouvait être reproduit au fur et à mesure que le message était reçu, de sorte que la copie était terminée quelques minutes après la fin de la signalisation. Un calque tiré de la copie et placé sur l'original montre que l'erreur maximale due au degré d'exactitude auquel nous travaillions n'a été approchée qu'en deux ou trois endroits. Je suggère qu'il peut y avoir des occasions où H serait avantageux de signaler une enquête routière et de faire rapport de cette manière. Une autre expérience dans la conduite des différentes opérations du processus autant que possible en même temps a été faite avec la vue donnée dans la planche V du Text Book of Military Topography du colonel Richard.

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L'un de nous a esquissé, puis converti en message, une petite partie de la vue, et pendant que cela était signalé, a esquissé et envoyé un message à une autre petite partie, et ainsi de suite. Cela a bien sûr causé un retard dans l'achèvement de l'esquisse originale ; mais la reproduction l'a suivi facilement, et le résultat paraît satisfaisant. Le retard peut être diminué par le dessinateur appelant le message pendant qu'il dessine à une deuxième personne à écrire, ou en faisant le croquis sur du papier réglé avec des lignes plus distinctes que celles sur le papier en coupe, de sorte qu'une deuxième personne peut regarder par-dessus son épaule et écrire le message sans interrompre le dessin. À cette fin, nous avons utilisé un carré de papier à tracer avec les lignes réglées sur la surface inférieure et la surface supérieure préparée de manière à ce que les marques de crayon puissent être effacées lorsque le message est terminé et que le papier calque (tracing cloth) puisse être réutilisé. L'avantage qui découle de la conduite de plusieurs opérations en même temps est que chaque partie d'un croquis qui est faite par un officier envoyé en reconnaissance, peut être reproduite à la station de réception en quelques instants après qu'elle est d'abord esquissée d'après nature, et qu'au cas où l'équipe de reconnaissance serait coupée, ou si le dessin original de toute cause n'était pas ramené en toute sécurité, le fac-similé de tout ou presque tout ce qui a été tiré sera disponible pour utilisation.

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Voici une autre suggestion que je souhaite faire quant à l'utilité possible des plans de signalisation sur le terrain. Cela peut, peut-être, s'avérer utile pour maintenir la communication continuellement ouverte entre les différentes parties mobiles d'une division ou de divisions avant et pendant un engagement, ainsi que pour transmettre des informations lorsque la communication est ouverte. Mes moyens de connaissance en la matière sont bien sûr extrêmement limités, mon expérience se limitant aux manœuvres des volontaires de Pâques, aux deux dernières desquelles j'ai eu la charge de nos signaleurs ; mais dans ces occasions j'ai pu apprécier la difficulté, dont j'avais déjà entendu parler, de maintenir la communication entre les stations mobiles. A Portsmouth en 1884, un message fut apporté à notre station pour être signalé à une brigade qui était en vue, mais nous ne savions pas où se trouvait le détachement de signalisation attaché à cette brigade. Nous n'avons pas réussi à ouvrir une communication directe avec lui, et un certain temps s'est écoulé avant que nous trouvions une station derrière nous par laquelle le message a finalement été envoyé.

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Le lundi de Pâques de l'année dernière à Brighton, chacune des parties de signalisation sous le Major Roberts (London Irish R.Y.), attaché à une division, par un arrangement préétabli déterminé par les autres, en prenant sa position laquelle des autres stations en vue un message adressé à une brigade particulière devrait être envoyé. A cette occasion, il y eut relativement peu de mouvement des stations de signalisation pendant le combat fictif, et un nombre considérable de messages furent envoyés ; mais je pense qu'une bonne partie du mouvement aurait pu avoir lieu sans que les différents partis perdent le contact qu'ils avaient obtenu dans les quelques minutes qui avaient précédé le début du combat fictif. Maintenant, je suggère que si chaque station devait, par le système que j'ai décrit, transmettre à une station centrale sa propre position sur une carte existante, ou si aucune carte n'était disponible, sa position par rapport aux objets visibles et aux caractéristiques du sol, un plan de tout le terrain, montrant chaque station, pouvait être rapidement marqué ou grossièrement tracé à la station centrale, et envoyé à chaque station dès que l'occasion se présentait. Lors d'une modification matérielle de la position d'une station quelconque, quelques lettres envoyées suffiraient pour permettre la modification nécessaire d'être apportée au plan de chaque station. Les mouvements de troupes, avec les heures auxquelles les mouvements ont eu lieu, pourraient être enregistrés à chaque station de la même manière ; et les plans, avec leurs dernières modifications, seraient, je présume, utiles au général commandant et à d'autres sous ses ordres. L'officier commandant les signaleurs aurait d'ailleurs tout son commandement pratiquement sous les yeux ; il verrait où de nouvelles stations seraient nécessaires et pourrait diriger très rapidement les mouvements de ses équipes de signalisation.

 

Nous avons essayé le système sur des photographies et d'autres dessins, non pas parce que nous voyons actuellement une utilité pratique dans cette application, sauf peut-être pour l'appréhension de criminels en fuite, mais plutôt dans le but de prouver d'une manière évidente et sans équivoque la remarquable précision avec laquelle un dessin peut être signalé au moyen du système. Par exemple, la gravure de feu notre colonel, J. R. Bulwer, Esq., Q.C., M.P., qui a paru dans Pump Court d'octobre dernier, a été insérée dans un message ; des colonnes et des rangées de pouces de largeur étant utilisées à cette fin. La ressemblance a été reproduite à plus grande échelle, et ce n'est que lorsqu'elle était presque achevée que le dessinateur a perçu qui elle représentait. Une fois terminée, cependant, elle a été reconnue par tous ceux qui connaissaient le colonel Bulwer qui l'ont vue.

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Plan de la bataille de Hasheen, The Standard,

8 April 1885

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Exemple de traitement de carte (publiée in Lieut. H.G. WILLINK “Map-flapping”, Longman’s Magazine, February 1886, pp. 404-421 ; March  1886,  pp.558-560)

Le portrait de Gladstone. 

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Dans son article du Longman's Magazine, Wittinck propose aux lecteurs d'essayer de produire le dessin codé. Le résultat est promis pour le numéro suivant de la publication. Il s'agit d'un portrait de Gladstone, réduit d'un dessin paru dans Punch le 7 novembre 1885. Il indique qu'il a fallu une heure et quarante minutes pour le codage, que la transmission par drapeau prend une heure et le décodage 40 minutes.

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Pall Mall Gazette, 27 March 1887

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Portrait d'un cambrioleur, London Illustrated News, 20 March 1886

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Affinement des cadrages, London Illustrated News, 20 March 1886

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Echelle des teintes, London Illustrated New, 20 March 1886

La photographie transmise du colonel Bulwe (publiée in Lieut. H.G. WILLINK “Map-flapping”, Longman’s Magazine, February 1886, pp. 404-421 ; March  1886,  pp.558-560 L'image initiale est une gravure d'après photographie parue dans le magazine Pump Court. L'image de gauche est l'original. L'image du centre est  celle obtenue à la transmission, avec utilisation de l'échelle des demi-teintes de la figure 8 ci-dessous. L'image de droite est celle obtenue après retouches.  Les fonds lignés sont le le résultat de l'impression mais non de la transmission.

Le système que j'ai décrit est basé sur la représentation de la position d'un point par ses coordonnées cartésiennes approximativement. Les coordonnées polaires peuvent être utilisées presque exactement de la même manière, mais on constatera que ce système donne ce résultat particulier, à savoir que la précision avec laquelle la position d'un point est représentée augmente à mesure que sa distance au pôle diminue. Le seul cas qui m'est venu à l'esprit où cette particularité serait avantageuse est celui où les schémas d'un exercice de tir (match rifle) devraient être signalés ; car si le centre de la cible est pris comme pôle, plus le coup est bon, plus sa position exacte est importante, et plus cette position sera donnée avec précision ; et compte tenu du fait que les divisions de la cible sont circulaires, les coordonnées rectangulaires sont gênantes.

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Nous avons tenté d'afficher des diagrammes dans l'Union à Oxford montrant les progrès d'un match rifle l'été dernier entre notre corps et le corps de l'université d'Oxford à Hincksey ; mais en partie, je pense, en raison de ma dissuasion d'utiliser un système de coordonnées polaires, parce que nous ne l'avions pas pratiqué, et en partie parce que nous avons dû travailler une ligne de trois stations de signalisation ainsi que préparer le message et reproduire les schémas avec seulement sept hommes disponibles, dont deux tiraient eux-mêmes dans le match, nous n'avons réussi à schématiser (pour reprendre une expression de Wimbledon) que soixante-dix ou quatre-vingts coups avec beaucoup de fautes. Nous espérons cependant tenter l'expérience avec plus de succès l'été prochain. J'ai seulement à ajouter que la configuration de la surface d'un objet solide est transmise lorsque les courbes de niveau sur une carte sont indiquées. Sans aucun doute, la configuration de n'importe quel solide pourrait être signalée en étendant la base du système à des coordonnées à trois dimensions, mais je ne suis pas conscient qu'une telle extension serait d'une utilité pratique.​
 

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The Morning Post, 16 January 1886

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Wittinck indique que les demi-teintes peuvent être codées par des lettres (de A à F)

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Extrait de l'article de Wittinck expliquant la transmission de "portraits ombrés".

 

"M. Glen a admirablement « envoyé un message » de deux ou trois têtes ombrées, prises directement à partir de photographies ou de portraits similaires, qui, une fois élaborés, ont été immédiatement reconnus par ceux qui connaissaient les originaux. L'une des meilleures de ces têtes est reproduite à la fig. 10. Le portrait original à partir duquel le message a été écrit est une ressemblance en gravure sur bois, tirée d'une photographie de J. R. Bulwer, Esq., Q.C., pendant de nombreuses années le colonel de l'I.C.R.V.). La gravure est  parue dans le numéro d'octobre de Pump Court. ' La figure de gauche est à peu près de la taille d'origine. La figure centrale montre la tête masquée exactement telle qu'elle a été reçue, représentant l'effet du message, ni plus ni moins. La figure de droite montre le même résultat, adouci sur les bords. M. Glen a écrit ce message en novembre dernier, au moyen d'un morceau de verre réglé posé sur la gravure sur bois, agrandissant la taille environ quatre fois. Dans la figure, cependant, la tête de message est évidemment réduite à nouveau dans chaque cas ; par quoi, s'il gagne peut-être en effet de finition, il perd plutôt en illustration du fonctionnement du système. Il a jugé nécessaire, en encadrant le message, de l'élaborer lui-même en dessin au fur et à mesure, afin de vérifier le résultat. Je ne sais pas combien de temps l'ensemble du processus lui a pris, mais le message (705 mots) m'a été signalé par un petit drapeau en environ trois heures, y compris la collation, et m'a pris un peu plus de cinq heures pour travailler en bloc. Je n'avais aucune idée de qui était ce que le portrait était destiné à représenter, jusqu'à ce que le fait devienne évident au cours de la réalisation du dessin. Ce n'est pas une tâche aussi difficile qu'on pourrait s'y attendre de transformer un tel message en dessin, mais ce n'est en aucun cas une chose simple de mettre si bien un dessin dans un message. Cependant, il est possible que des moyens plus simples soient encore trouvés. C'est, bien sûr, beaucoup plus facile si l'ombre n'est pas utilisée. Comme on le verra dans le cas de l'exemple de message donné ci-dessus, il est tout à fait possible d'obtenir une ressemblance frappante avec un petit nombre de lettres. Les portraits au contour bien connus de Zoë, Maskelyne et l'automate de Cooke, sont d'excellents exemples du genre de dessin approximatif auquel je me réfère. Ils pourraient être facilement reproduits en fac-similé. Si tous les condamnés et les criminels connus étaient ainsi dessinés, et que les dessins étaient envoyés et catalogués, le pouvoir de la police d'arrêter les fuyards serait largement accru, car une telle ressemblance pourrait être diffusée très rapidement.é 

The Electrical World, New York, 1st May 1896

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The Pall Mall Budget, 27 March 1887

Articles citant les contributions de Glen, Wittinck et Melville

 

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  • Map flapping", Pall Mall Budget, 4 February 1886, p. 26​

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  • Sending Sketch by Telegraph”, The Electrical World, May 1, 1886, p. 201 

 

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  • « Facsimile Telegraphy », Scientific American Supplement, June 5, 1886, p.8689 (cite  in Public Opinion, vol.I, 9, June 12, 1886,  p.175)

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  • "Map-signalling v. Flag-Wagging", The Pall Mall Budget, 27 March 1887, (ci-contre)

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  • “The Glen-Melville Map Telegraph” in P. BENJAMIN, Modern Mechanism. Exhibiting the Latest Progress in Machines, Motors, and the Transmisssion of Power, MacMillan, New York, 1892, pp-847-848

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André Lange, 27 avril 2023

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