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La démonstration du système de télévision des Bell Laboratories, 7 avril 1927

Le 7 avril 1927 est généralement considété par les historiens états-uniens comme la date de la première émission publique de télévision. La démonstration du 10 mars 1926 du système de télévision mis au point par H.E. Ives et son équipe avait été réservée aux dirigeants d'AT&T et n'avait pas fait l'objet de communication publique. Les annonces en provenance d'Europe concernant les progès réalisés par Edouard Belin et surtout John Logie Baird ont probablement incité les dirigeants d'AT&T à faire connaître l'appareil mis au point par E.H. Ives et son équipe. 

Le déroulement de la démonstration du 7 avril 1927 a fait l'objet d'une description détaillée par le New York Times dans son édition du lendemain. Le quotidien a classé sa une du 8 avril parmi les cent plus importantes de son histoire. Les explications techniques dans la presse quotidienne sont nécessairement succintes. des informations plus détaillées seront fournies par la suite dans diverses publications des Bell Laboratories). 

"Une nouvelle étape dans la conquête de la nature par la science"

Dans sa déclaration d'ouverture, Walter S. Gifford, Président de l'American Telephone and Telegraph Coppany a déclaré : "Aujourd'hui nous sommes témoins d'une nouvelle étape dans la conquête de la nature par la science. Nous allons voir l'accomplissement d'années d'étude sur le problème de la vision à distance en tant que face à face réel. Les principes de base de la télévision, qui sont en relation avec les proncipes de la reansmission électrique de la parole, sont connus depuis longtemps, mais aujurd'hui nous allons démontrer leur réalisation réussie. Les éléments d'élaboration de l'équipement requis par la nature même de l'entreprise exclue pour l'instant toute possibilité de disponibilité de la télévision à domicile ou dans les bureaux. Quels en seront les utilisations pratiques, je le laisse à votre imagination. Je suis confiant; cependant, que, de nombreuses manières et à un moment donné, on trouvera qu'elle ajoute de manière substantielle quelque chose au confort et au bonheur.

Notre objectif constant est de fournir à ce pays le service de téléphone le plus complet. En rapport avec cet objectif, nous nous efforçons de développer toute forme de communication qui peut être complémentaire au téléphone. Dans cette perspective, nous allons continuer notre travail sur la télévision, qui, bien qu'elle ne soit pas une partie de la communication téléphonique est très liée à celle-ci.

L'émission a consisté en deux parties bien distinctes :

 

  • une transmission par câble, entre Washington et l'auditorium de l'American Telephone and Telegraph à New York, d'un discours en direct de Herbert Hoover, qui est à l'époque Secretary of Trade et deviendra Président des Etats-Unis le 4 mars 1929. 

  • une diffusion par voie hertzienne à partir de la station 3XN de Whippany, qui sera reçue elle aussi à l'auditorium de new York.

Vidéo d'ATT avec des images de la démonstration du 7 avril 1927.  Herbert Hoover, à l'époque US Secretary of Trade, prend la parole lors de la démonstration historique de télévision par Bells Laboratory, le 7 avtil &924

(Source : Herbert Hoover Presidential Library and Museum

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Telephony the American Telephone Journal, 16 April 1927

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Appareil de transmission arrangé pour la démonstration dans l'auditorium de New York (Electrical World, 16 April &9é7)

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Le public à Washington. Il n'y avait pas d'écran montrant les images à Washington. Les auditeurs ont donc simplement écouté les déclarations. Source : Telephony

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le centre nefrveux du dispositif à Washington (Source : Bell Records)

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L'équipement de réceptioion à l'auditorium de Bell Labs à New York. (Source : Bell Records)

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A New York,  Walter S. Gifford parlant avec le Général Carty. A droite H.E. Ives

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A Washington, Herbert Hoover durant la conversation télévisée. Debout derrière lui, de gauche à droite : General John T. Carty, A.E; Berry et Stephen Davis

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Le visage d'Herbert Hoover à l'écran 

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L'opératrice de téléphone Edna Horner (Source : The Buffalo Bews, 11 April 1927)

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La station 3XN  de Whippany

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La salle d'opération de Whippany Station. A droite l'émetteur vidéo et à gauche l'émission de radio. Au centre le générateur de courant.

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Literary Digest, 23 April 1927

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L'exéprience du 4 avril 1927 décrite dans le magazine russe Radio Lubitel a,vril 1927

La transmission par câble entre Washington et New York

Il n'y avait pas d'appareil de réception de télévision au bout de la ligne à Washington. de sorte que l'interlocuteur au téléphone à New York n'était pas visible pour le groupe de Washington, mais chaque mot prononcé par un interlocuteur à Washington était accompagné d'une reproduction de ses traits du côté new-yorkais du fil.

A New York, les images étaient reçues sur des écrans de deux tailles. L’un mesurait environ deux pouces sur trois pouces pour un usage individuel, et l’autre environ deux pieds sur trois pieds pour un usage en auditorium. Selon le New York Times, quand l'affichage se faisait sur un écran de deux pouces sur trois, la ressemblance était excellente. C'était comme si une photographie était brusquement venue à la vie et qu'elle commençait à parler, à sourire, bouger la tête, regarder de ce côté-ci ou de celui-là. Lorsque l'écran était de deux à trois pieds, le résultat n'était pas aussi bon. 

 

La démonstration a commencé jeudi après-midi à 14h15 avec le général john J. Carty, Vice-Président d'American Telephone and Telegraph, au téléphone devant l'appareil de  Washington. Alors qu’il tenait l’émetteur dans sa main et parlait, la lumière d’une lampe à arc vacilla sur son visage. De petits cercles de lumière se déplaçaient sur son visage, les uns après les autres, mais ils se déplaçaient à une telle vitesse qu'ils semblaient baigner son visage d'une lumière bleuâtre uniforme. Par un procédé complexe de balayage, ces lumières divisent son visage en fins carrés. Pendant que le général Carty parlait, son visage était disséqué par la lumière de Washington et reconstruit sur le petit écran de New York. Chaque carré voyageait comme un signal télégraphique de Washington à New York. "avec une rapidité inconcevable" écrit le New York Times., Les éléments sont assemblées en mosaïque. Chaque carré diffère par sa quantité d'éclairage. Ces différences d'éclairage traçaient le visage dans l'ombre et la lumière et enregistraient le moindre changement d'expression. Les carrés sont reproduits sur le grillage de Washington vers New York au rythme de 45 000 par seconde. Le visage est refait tous les 18èmes parties de seconde. Environ 2 500 carrés – ou « unités», comme on les appelle – composent chaque image. Le président Walter S. Gifford de l'American Telephone & Telegraph Co. était du côté new-yorkais du fil.

«Comment allez-vous, Général ? Vous avez l'air bien », a déclaré M. Gifford. Le visage du Général Carty souriait et sa voix s'enquit de l'état de santé de l'orateur du côté new-yorkais. «On m'a demandé de faire une petite conversation » dit le président Gifford, « pendant qu'ils préparent le haut-parleur. Ils ont un petit problème de courant.» «Nous sommes tous prêts et attendons ici», a déclaré le général Carty. «M. Hoover est là». «Vous passez bien à l'écran, Général », a déclaré M. Gifford. « Vous êtes plus beau au bout du fil.» «Est-ce que ça me flatte beaucoup ?» a demandé le Général Carty. «Je pense que c'est une amélioration» , fut la réponse.

M. Hoover fut alors invité à s'asseoir devant la lumière qui divise les éléments en 45 000 carrés par seconde. Quelques secondes plus tard, sa voix se fit entendre dans le haut-parleur et son visage apparaissait sur le grand écran. après une courte conversation avec M. Gifford qui a vu ses traits, pendant qu'il parlait avec lui, sur le petit écran.

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Le général J. Carty durant la transmission de Washington à New York (Source : Times Herald, 8 April 1927)

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A New York,  Walter S. Gifford parlant avec le Général Carty. A gauche, H.E. Ives

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Le journaliste Davis Lawrence

​Selon le New York Times, au fur et à mesure que l’œil s’habituait à l’écran dans la pièce sombre, la grande tache lumineuse prit la forme du front du secrétaire Hoover. A certains moments, le visage du Secrétaire ne pouvait être clairment distingué. Il regardait vers le bas, comme s'il lisait son discours.. Il était penché en avant de telle manière que son front prenait trop de place dans l'image, tandis que sa bouche et son menton étaient masqués derrière le transmetteur téléphonique. Cependant, lorsqu’il bougeait, l’image devenait plus claire.

Il y avait trop d'illuminations dans l'arrière plan de l'écran. Le visage était facilement reconnaissable, même si les traits qui étaient nets et distincts sur l'écran miniature étaient devenus considérablement estompés par l'agrandissement. Il était clair que, agrandi à la taille d’un film cinématographique ordinaire, les détails auraient été complètement perdus. Il est admis que l’invention est loin de la qualité d'une scène cinématographique.

Le visage leva les yeux du manuscrit, les lèvres commencèrent à bouger et le premier discours télé-téléphonique commença :

 

« C'est une simple question de fierté de participer à cette occasion historique. Nous connaissons depuis longtemps la transmission électrique du son. Aujourd’hui, nous avons, en quelque sorte, la transmission de la vue, pour la première fois dans l’histoire du monde. Le génie humain a maintenant détruit l'obstacle de la distance d'une manière nouvelle et d'une manière jusqu'alors inconnue. Personne ne peut dire quelles seront ses utilisations, pas plus que l'homme ne pouvait prévoir dans le passé les développements modernes du télégraphe ou du téléphone. Tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui, c'est qu'un merveilleux dispositif (agency) a été créé pour toutes les utilisations que l'avenir pourrait en faire, avec la pleine conscience que chaque grande et fondamentale découverte du passé a été suivie d'une utilisation bien au-delà de la vision de son créateur.

 

Chaque écolier est conscient des débuts dramatiques du télégraphe, du téléphone et de la radio et cette évolution des communications électriques a peut-être une importance aussi vitale que chacune d'elles.

Cette invention marque une fois de plus une nouvelle ère dans l'approche des découvertes scientifiques importantes, dont nous avons déjà vu au cours des deux derniers mois une autre grande exposition, le téléphone transatlantique. C'est le résultat d'une recherche scientifique organisée et définitivement dirigée, magnifiquement coordonnée par un groupe réunissant des scientifiques hautement qualifiés, loyalement soutenus par une grande société vouée à l'avancement de l'art. Les processus complexes de cette invention n’auraient jamais pu être développés dans des conditions d’effort individuel isolé.

Le monde est redevable envers l'American Telephone & Telegraph Co. pour sa vision dans la création et le soutien de ces laboratoires, et rend hommage à tous ceux qui ont joué leur rôle dans ce développement. Ces laboratoires ont produit une longue liste d'ajouts à l'art téléphonique et une contribution constante à d'autres arts, mais aucun d'entre eux n'est plus dramatique ou plus impressionnant que celui-ci.

 

Je trouve toujours dans ces occasions une grande stimulation pour la confiance en l'avenir. Si nous pouvons être assurés d'un flux d'inventions nouvelles et révolutionnaires pour entretenir la pensée, stimuler l'esprit et  offrir mille nouvelles opportunités d’effort et de service, nous aurons préservé une communauté vitale et dynamique."

"Le temps aussi bien que l'espace étaient éliminés" commente le journaliste du New York Times. Les auditeurs et spectateurs du Secrétaire Hoover qui étaient à New York ont vu et entendu ses changements d'attitudes un millième de seconde après ceux qui l'entouraient.  Vers la fin de son intervention, il a tourné la tête d'un côté et, de profil, ses traits sont devenus clairs et pleins de détails. Sur le petit écran, son visage et ses actions étaient reproduits avec une parfaite fidélité. 

Une opératrice pour les conversation téléphonique était visible. Elle apparaissait sur l'écran miniature et demandait aux personnes qui appelaient depuis New York à qui elles  souhaitaient parler. C’était une jolie fille aux cheveux fluffy, aussi cool et efficace que si elle avait été au standard télévision-téléphone toute sa vie. Mlle Edna Horner, de la Chesapeake & Potomac Telephone Co., a eu la particularité d'être la première femme dont l'image a été vue à la télévision.

 

Mme Herbert Hoover était la deuxième femme dont le portrait a été vu. Mme Hoover s'est assise devant la machine qui projette des images vivantes du modèle et a parlé à M. Gifford. «Qu'allez-vous inventer ensuite?» demanda-t-elle «J'espère que vous n'inventerez rien qui puisse lire nos pensées.»

Une demi-douzaine de journalistes ont été appelés au téléphone les uns après les autres pour parler avec des hommes dans la salle de manifestation à Washington. Un journaliste de New York a parlé à Davis Lawrence, jounaliste renommé. Sur le petit écran, M. Lawrence était parfaitement représenté. Il ressemblait à un excellent daguerréotype qui aurait pris vie et se serait mis à parler. Même le froissement de ses cheveux était parfaitement enregistré. Dans ces petites séquences projetées par la télévision, les détails du visage apparaissent sous forme de lignes noires bien nettes sur un fond doré brillant, dus à la lumière orange de l'argon, utilisée pour la reproduction des images.

 

Le speaker au terminal à New York regardait l'intervenenant de Washington dans les yeux pendant qu'il parlait avec lui. Sur le petit écran devant lui apparaissait le visage vivant de la personne avec qui il était en train de parler. 

La diffusion sans fil entre la station de Whippany et New York

Dans la seconde partie du programme, les spectateurs de New York ont vu et entendu des performances qui se déroulaient dans le studio de Whippany (New Jersey) de l'American Telephone et Telegraph Company et qui ont été diffusées sans fil. Ils ont pu voir une explication technique par un ingénieur, E.L. Nelson,  qui expliquait ce qui était en train de se passer. Ensuite a été diffusé un acte de vaudeville. Selon le New York Times, M. Nelson avait un bon visage à la télévision. Il passait très bien à l'écran pendant qu'il parlait.

 

Ensuite, A. Dolan, un comédien, est apparu pour la première fois devant le public comme un Irlandais de scène, avec des moustaches latérales et une pipe cassée, et a fait un monologue en brogue. Puis il fit un changement rapide et revint en noir avec une nouvelle ligne de plaisanteries en "dialecte nègre". La partie haut-parleur s'est très bien déroulée. Ce fut le premier numéro de vaudeville jamais diffusé et, dans ses possibilités, il peut être comparé à l'éternuement de Fred Ott d'il y a plus de 30 ans, le premier morceau de comédie jamais enregistré au cinéma.

 

Le numéro suivant du studio était une émission de radio normale – un court discours humoristique en dialecte de Mme H. A. Frederick de Mountain Lakes. Avant et entre les actes, l'annonceur du studio Whippany a fait une apparition à l'écran (a motion picture appereance). Il a été vu autant qu'entendu.

Après la démonstration précédente, un certain nombre de scientifiques ont été invités en fin d'après-midi au studio de Washington. Le Secrétaire et Mme Hoover revinrent avec ce groupe et le Secrétaire conversa de nouveau avec New York.

 

L'avenir de la télévision

Selon le New York Times, on pense que l'avenir commercial de la télévision, si elle en a un, réside en grande partie dans le divertissement public : des informations flash diffusées vers le public au moment de l'événement, ainsi que des oeuvres dramatiques et musicales filmées diffusées sur les ondes en son et en image au moment de l'événement. à l’instant où ils se déroulent au studio.

L'un des problèmes sérieux liés au perfectionnement de l'invention en vue d'un usage commercial général est celui du coût. Près de mille personnes  ont été nécessaires pour la démonstration du 7 avril. 

Le Dr Frank B. Jewett, vice-président de l'American Telephone & Telegraph Co., a déclaré que la télévision était plus avancée aujourd'hui que la téléphonie transocéanique ne l'était en 1915, lorsque la société a réalisé avec succès ses premiers tests de radiotéléphonie de Washington à Paris et Honolulu. Onze années de développement ont suivi ce premier test en 1915 avant que la téléphonie transatlantique ne soit commercialisée.

La comparaison avec les démonstrations de John Logie Baird

Selon le magazine Telephony, la démonstration télévisée du 7 avril est bien en avance sur tout ce qui est revendiqué pour toute autre invention dans le même domaine. "John L. Baird, un jeune inventeur britannique, est considéré comme le leader de la recherche télévisuelle, mais son travail est considéré comme rudimentaire par rapport au système Bell." Le projet de télévision d'Alexanderson est encore en laboratoire, n'ayant jamais fait l'objet d'une démonstration publique, et la plupart des autres systèmes de télévision sont au stade des discussions.

 

Telephony remarque que . Baird prétend avoir établi la télévision entre Londres et New York. Il propose de faire prochainement une démonstration de télévision téléphonique sans fil entre Londres et un magasin de New York, un poste de réception spécial ayant été construit à cet effet. Baird a déclaré que pendant plusieurs semaines, il avait poursuivi ses expériences entre sa station de Coulsdon, en Angleterre, et une station située à 25 milles à l'extérieur de New York. Une nouvelle station est en cours d'installation dans ce pays grâce à laquelle M. Baird dit qu'il sera possible de démontrer la faisabilité de son invention.  Si ces tests réussissent, Television Ltd., la société dont il est le directeur technique, mettrait sur le marché un récepteur de télévision au prix de 150 dollars.

Bien que de nombreuses expériences de télévision aient été faites en Grande-Bretagne, les ingénieurs du General Postoffice ne coopèrent pas. les scientifiques des deux côtés de l'Atlantique qui tentent de mettre ce nouveau développement à la portée du public. Un responsable de la Poste britannique, interrogé à ce sujet, a répondu : « Il y a beaucoup à faire avant que la Poste ne vise un service public de télévision. »

Les inquiétudes pour la vie privée

La plaisanterie de Madame Hoover sur un appareil qui permettrait de voir les pensées s'inscrit dans l'attitude de méfiance vis à vis de la télévision qui existe, en Europe, et probablemen aux Etats-Unis, depuis la fin du XIXe siècle. Un autre exemple est le dessin "We are now full brothers to the goldfish" paru dans le Dispatch de Columbus et repris dans le Literary Digest du 23 avril 1927 pour illustrer l'article consacré à la démonstration des Bell Labs : un quidam fuyant sur le globe terrestre est poursuivi par un récepteur de radio, un périscope, un avion, une voiture et un écran de télévision. Il porte une une étiquette "Etre humain cherchant un peu de vie privée (privacy)".  Des préoccupations similaires apparaitront dans la presse française dès que la nouvelle de la démonstration sera connue.

Les suites de la démonstration

Selon l'historien Albert Abramson, la démonstation du 7 avril 1927 était la meilleure d’un système de télévision mécanique jamais réalisée à cette époque. Il faudra encore plusieurs années avant qu’un autre système puisse même commencer à rivaliser avec lui en termes de qualité d’image. la démonstration bénéficia d'une couverture importante dans la presse états-unienne et en Europe. En Grande-Bretagne, le Daily Mail rapporte le témoignage de son correspondant, qui, de New York, a pu voir son interlocuteur à Washington. En France, de nombreux journaux signale l'élévenement. La Liberté rapporte le scepticisme des milieux spécialisés français. Il faut attendre le mois de novembre pour que des articles de Valensi (Annales des Postes et Téléfraphes) et de Weiss (La Nature) donnent une description un peu détaillée du "système Bell". En Italie, Il Giornale d'Italia et Radiorario indiquent que l'inventeur italien Domenico Mastini aurait obtenu un brevet en 1924 sur un système identique et l'ingénieur Banfi, qui sera le vrai pionnier dans le pays, publie une description du système Bell dans Radiorario. En Russie, le marazine Radio Lubitel consacre une page de son numéro d'avril à l'expérience.

Les autres réalisations des Bell Labs et de l'American Telephone and Telegraph Corporation

Après la démonstration réussie du 7 avril 1927, les Bell Labs et l'American Telephone and Telegraph Corporation vont continuer à travailler sur la télévision et faire d'autres démonstrations de télévision avec signal son et image sur la même fréquence, télévision en couleurs et télévision bi-directionnelle.

 

L'entreprise ne se lancera cependant pas dans l'exploitation de son système, réalisant que le système de télévision électronique mis au point par Vladimir Zworykin pour R.C.A. est plus performant. L'entreprise continuera néanmoins ses recherches dans le domaine.

André Lange 13 juillet 2024

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Lou Henry Hoover (1874-1944)

Source : Wikipedia)

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L'appareil de transmission au studio de Whippany

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Dans l'auditorium Bell à new York, Walter S. Gifford écoute Herbert Hoover parlant à Washington (Source : Bell Records)

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Dans l'auditorium Bell de New York, H. Ives devant le grand écran de télévision (à droite de l'image). Source : Bell Records)

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Walter Sherman Gifford (1885-1966), Président d'American Telephone and Telegraph Corporation (Source : Wikipedia).

L'éternument de Fred Ott (enregistrée sur kinetosope, 7 janvier 1894 (Source : Library of Congress)

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