HISTOIRE DE LA TELEVISION
(et de quelques autres médias)
Site édité par André Lange

L'Institut national de la propriété industrielle (INPI) conserve plusieurs millions de documents depuis 1791 - brevets d’invention, marques, dessins et modèles -, sous forme de documents graphiques, photographiques ou encore sous forme d'échantillons. Je peux témoigner que le service des archives a toujours été d'une efficacité exemplaire pour fournir les documents demandés. La courtoisie du responsable des archives, M. Steeve Gallizia, nous avait ainsi permis de publier des brevets jusqu'à présent ignorés tels que celui d'Henry Bauer pour un "télescope électromagnétique" (attribué le 23 juin 1898) et celui d'Alexandre Polumordvinov "Appareil pour la transmission des images à distance, dit "téléphote". (20 octobre 1900), dont j'ai longtemps pensé qu'ils étaient les premiers brevets français relatifs à la vision à distance.

 

Pour demander des documents encore fallait-il connaître leur existence et leurs références. Le 13 mars dernier, l'INPI a diffusé un communiqué de presse annonçant un progrès considérable qui va faciliter les travaux des historiens des technologies et des archéologues des médias : la mise en ligne de ses archives historiques, à partir du portail data.inpi.fr

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• L’INPI donne accès à deux fonds du 19e siècle :  le fonds brevets d’invention : 410 000 brevets déposés entre 1791 à 1901 

• le fonds marques de fabrique et de commerce : 460 000 marques déposées entre 1857 à 1920

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Au total ce sont près de 900 000 originaux numérisés mis à disposition du public. De nombreux domaines sont concernés : transports, photographie, musique, télécommunications, arts ménagers, loisirs, luxe, mode, alimentation…

 

Ce nouveau service permet également de faire découvrir les fonds d’archives par le biais d’actualités et d’expositions virtuelles. A titre d’exemple, la superbe exposition Le coffre à jouets brevetés - Jeux et jouets (ré)inventés au 19e siècle, pour tous les âges !, issue d’une contribution pour Google Arts & Cultures ou celle consacrée à l'invention du vélo.

 

La réutilisation de ces documents est libre de droits à la condition de citer l’INPI comme source. Seules les copies d’un dossier de brevet ou d’un formulaire de marque restent payantes.

 

Pour rappel, l’INPI conserve plusieurs millions de brevets d’invention, marques et dessins & modèles. Fruits du travail de plusieurs générations d’inventeurs, d’ingénieurs, de créateurs ou d’artistes, ces fonds patrimoniaux sont d’un intérêt historique et documentaire unique et représentent une source iconographique peu connue, car inventoriée seulement très récemment. La base d'archives 1791-1901 fournit le complément nécesssaire à la base Data INPI pour les brevets postérieurs à 1901. Celle-ci est couplée avec la base Espacenet de l'Office européen des brevets, qui permet une consultation plus aisée, sans nécessité de téléchargement.

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Un premier examen de la nouvelle base sur les brevet permet de dresser une nouvelle liste de textes. Certains d'entre eux révèlent des inventeurs inconnus, dont les propositions, parfois farfelues, étaient complètement oubliées ou de compléter l'information sur des inventeurs dont la proposition d'appareil était connue par les articles de presse mais dont le brevet n'était pas référencé par les historiens classiques. C'est le cas notamment des brevets de François Dussaud et de Jan Szczepanik/Ludwig Kleinberg. Le plus surprenant est le premier brevet de la série, celui du portugais Bento de Sousa Carqueja Junior Appareil dit télescope électrique pouvant être utilisé pour la transmission de la lumière à distance; FR140412, déposé le 30.12.1880 par ce jeune étudiant de l'Académie polytechnique de Porto, visiblement stimulé par les publications d'un professeur de cet établissement, Adriano de Paiva, celui qui fut le premier à émettre l'idée de la vision à distance en recourant aux propriétés photosensibles du sélénium. Le dépôt de ce premier brevet clôture cette année 1880 qui avait été riche de débats entre les électriciens français les plus en vue sur l'hypothèse de la vision à distance par l'électrcité  et marquée par la polémique entre de Paiva et Constantin Senlecq sur la priorité de l'dée. Bento Carqueja est devenu par la suite une figure intellectuelle majeure au Portugal, mais seuls ses proches semblent avoir été au courant de son invention brevetée.

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On trouvera ci-contre une liste de 36 brevets français relatifs à la téléphotographie ou à la télévision déposé avant la Première Guerre mondiale.  . Il est intéressant de cinstater que sur les sept brevets français relatifs à la transmission des images ou à la vision à distance déposés avant 1900, six l'ont été par des non-français.

 

André Lange, 13 août 2024, révision le 18 août 2024 

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