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Bento Carqueja obtient les premiers brevets français et portugais sur la transmission des images par l'électricité avec recours au sélénium (1880-1881)

Voici une page inédite de l'histoire de la téléphotographie et de la télévision. Les historiens spécialisés ont établi depuis longtemps que le Portugais Adriano de Paiva, Professeur de chimie à l'Académie polytechnique de Porto,  avait été le premier, dès mars 1878, à formuler publiquement l'idée du recours au sélénium pour transmettre les images à distance, ce qu'il avait désigné comme télescopie électrique. Mais, mis à part ses proches et les cercles intelelctuels de Porto, personne ne semble avoir été au courant de ce qu'un élève du Professeur de Paiva, Bento de Sousa Carqueja junior, le 30 décembre 1880, a déposé une demande de brevet pour un télescope électrique, qui va devenir le premier brevet français - et probablement mondial - pour un appareil de transmission à distance des images recourant à l'électricité et aux propriétés photosensibles du sélénium. La récente mise en ligne des archives de l'INPI vient de nous permettre de découvrir ce brevet,  assez curieusement  intitulé Appareil dit télescope électrique pouvant être utilisé pour la transmission de la lumière à distance. 

La proposition de téléscope électrique d'un élève d'Adriano de Paiva (1880)

Bento de Sousa Carqueja est né le 6 novembre 1860 à Oliveira de Azeméis, une petite localité portugaise à une quarantaine de kilomètres au sud de Porto. Son père, Bento de Sousa Carqueja, était un commerçant renommé, conseiller du conseil municipal d'Oliveira de Azeméis et juge suppléant. Bento junior a surtout été marqué par la personnalité de son oncle Manuel de Sousa Carqueja (1821-1884), qui a travaillé à l'Ambassade du Portugal à Partis et a été le directeur de O Commercio de Porto, un journal qui, depuis 1856, était un des principaux quotidiens porugais. 

 

Lorsqu'il dépose sa demande de brevet français, le 30 décembre 1880, Bento Carqueja est encore étudiant à l'Academia polytechnica de Porto, où il est inscrit depuis 1878, comme en attestent les Annuario pubiés par l'établissement. Il suit en 1878-1879 les enseignements d'ingénieur civil (1a, 4a et 8a cadeira) et, en 1879-1880 d'ingénieur civil (4a, 10a et 12 a cadeira)  et de physique théorique et expérimentale. La 8° cadeira de physique expérimentale qu'il suit n'est tenue par personne d'autre  qu'Adriano de Paiva de Faria Leite Brandão (9a cadeira), qui s'est fait remarquer par son article pionnier, "A telefonia, a telegrafia e a telescopia" publié en mars 1878 dans la revue de l'Université de Coïmbra, O Instituto, et qui est le tout premier article au monde proposant la transmission des images par l'électricité en recourant aux propriétés photosensibles du sélénium, l'idée sur laquelle de nombreux chercheurs et inventeurs vont plancher pendant un demi-siècle.

Il apparaît indiscutable que l'invention d'un "télescope électrique" a été inspirée à Carqueja par la publication d'Adriano de Paiva et les conversations qu'il a eues avec son professeur. Dans l'avant-propos de sa brochure La téléscopie électrique basée sur l'emploi du sélénium, parue quelques mois avant le dépôt de la demande de brevet, de Paiva remercie B. de S. Cardeja junior, le cite comme un ami et le présente comme un de ses élèves "les plus distingués". Dans cette brochure, les textes d'Adriano de Paiva avaient été traduits en anglais par l'étudiant originaire de Londres, William Macdonald Smith, condisciple de promotion de Carqueja. 

Le 30 décembre 1880,  Bento de Sousa Carqueja Junior, qui a alors vingt ans, dépose à Paris, par les soins du mandataire Jules Mathieu  71,  boulevard Voltaire, sa demande de brevet Appareil dit télescope électrique pouvant être utilisé pour la t.ransmission de la lumière à distance. Le cabinet Jules Mathieu opère à Paris comme mandataire de brevets depuis 1850.

 

Le brevet sera accordé le 16 février 1881, sous le numéro 140 412. En 1881, Carqueja recevra également un brevet portugais (cité in Bento Carqueja,  1924), dont nous n'avons malheureusement pu retrouver dans les archives portugaises (assez dispersées) du Ministerio de Obras publicas, dont, à l'époque, la Direção Commercio e Industria attribue les brevets d'invention. 

La description de l'appareil

La proposition de télescope électrique de Carqueja reprend l'idée d'objets placés devant une chambre noire comprenant des lamelles de sélénium que de Paiva avait proposée dans son premier article "A telefonia, a telegrafia e a telescopia" in O Instituto, Março de 1878 :

"(...) les expériences, que nous avions voulu réaliser, et que nous cliercherons encore de mener à bout, consistaienl à essayer 1’emploi du sélènium comme plaque sensible de la chambre noire du télectroscope. Ce corps jouit, en effet, d’une propriété notable, donl la découverte est de toute récente date. Interposé dans un circuit électrique, qui passe dans un galvanomòtre, il fail dévier l'aiguille d'une maniére sensible, toules les fois qu'un faisceau lumineux vient incidier sur elle (...)."

Carqueja semble avoir voulu pousser plus loin la réflexion de son professeur en proposant une solution concrète. 


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Bento de Sousa Carqueja Junior

(Source :  Triplov)

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Academia Polytechnica de Porto

(Annuario 1878-1879)

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Annuario 1880-1881

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O Commercio do Porto, 3.1.1882 Une collection en ligne du journal, très incomplète est disponible sur le site de l'Arquivo Municipal Sophia de Mello Breyner Câmara Municipal de Vila Nova de Gaia

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Bento Carqueja. Jornalista, Professer e Benemerito, O Commercio do Porto, 1924 une des rares publications mentionnant le brevet portugais eur le  telescopio electrico,  obtenu en 1881. (Biiblioteca nacional de Lisboa)

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Source : Archives INPI

Cliquez sur les images pour passer en mode plein écran et utiliser la loipe. 

Bento de Sousa Carqueja junior, Appareil dit télescope électrique pouvant être utilisé pour la transmission de la lumière à distance. Brevet d'invention français n°140 42, déposé le 30 décembre 1880, délivré le 16 février 1881 

Source : Archives INPI

Nous laisserons aux ingénieurs le soin de comparer l'originalité de cet appareil avec le télectroscope de Constantin Senlecq et avec le telefotografo a un filo de Carlo Mara Perosnio, dont de Paiva et Carqueja connaissaient l'existence, à défaut probablement de disposer d'une description précise. Les propositions concernant l'analyse de l'image, la synchronisation et la retranscription par un crayon semblent assez sommaires et l'appareil est certainement moins sophistiqué que celui que va présenter Shelford Bidwell quelques mois plus tard à Londres puis à Paris. 

Le brevet est pour l'instant la seule source dont nous disposons et rien n'indique que Carqueja ait construit et expérimenté son apapreil. SI une démonstration avait eu lieu, elle aurait certainement été actée, ce dont nous n'avons à ce jour trouvé aucune trace. Il est intéressant de noter que les articles publiés au Portugal sur la téléscopie électrique et les propositions de de Paiva (O Pantheon, n°6, 26.1.1881 ; De Sousa, 1882; Sousa Pinto, 1907) ne lentionnent pas l'appareil et les brevets de l'élève.

Ce qui est certain, c'est que Carqueja ne concevait pas son appareil comme permettant la vision à distance, c'est à dire, selon l'expression d'Antoine Bréguet au sujet de la proposition d'Adriano de Paiva, de voir des "panoramas naturels", mais qu'il était, comme le télectroscope de Senlecq, limité à la transmission d'images fixes. La phrase de conclusion du brevet "On obtient ainsi, en épreuve négative, l'image d'un objet quelconque posé devant la chambre noire" , dans sa satisfaction, est aussi une rerstriction importante par rapport aux ambitions du maître, pour qui le télectroiscope devait être le complément du téléphone dans la perception du monde vivant.

Nous ne disposons pas, à ce stade, d'informations sur l'implication éventuelle d'Adriano de Paiva dans la démarche de son ami et élève pour obtenir des brevets en France et au Portugal.. Le professeur ne semble pas s'être réjouit par écrit du succès de l'(élève, ce qui est assez étonnant. Etait-il critique par rapport à l'appareil proposé ou a-t-il craint que le brevet de l'élève ne porte atteinte à sa propore gloire ou complique ses polémiques avec ses concurents, Senlecq en partiuclier ? A-t-il compris, en découvrant le photophone de Bell et Tainter, que la maîtrise du sélénium pour la transmission des images nécessitait des cellules de sélénium bien plus sophistiquées que les petites lames proposées ? Nous ne savons même pas s'il a été informé de cette démarche, tant la communication sur ces brevets a été réduite. 

 

En France, l'existence du brevet n'est mentionnée que dans quelques publications listant systématiquement les attributions de brevet. Des recherches restent à mener dans les archives portugaises pour essayer d'identifier ne serait-ce que la date d'octroi du brevet. La première mention du brevet portugals que nous ayons identifiée se trouve dans la biographie de Bento Carqueja  proposée dans la plaquette d'hommage éditée par O Comércio do Porto en l'honneur de son directeur...en 1924.

Benro Carqueja à l'Exposition internationale d'électricté de Paris (1881)

En 1881 Bento Carqueja se rend à l'Exposition internationale d'électricitié de Paris, probablement pour y assurer la promotion de son brevet, le seul relatif à la transmission des images qui figure dans le Recueil général de tous les brevets relatifs à l'électricité compilé par Georges Fournier à l'occasion de l'exposition. On peut imaginer qu'il a essayé de rencontrer Théodore du Moncel, Antoine Bréguet, Edouard Hospitalier ou encore Armengaud Jeune, qui ont tous exprimé, publiquement, dans le courant de l'année 1880, leur intérêt, mêlé de scepticisme, pour la proposition d'Adriano de Paiva. Mais la vedette de l'Exposition, en ce qui concerne la transmission des images, est l'anglais Shelford Bidwell, qui préfère parler de telephotography plutôt que de télescopie électrique et face auquel le jeune étudiant devait paraître un intervenant bien secondaire, malgré son brevet. 

 

De retour à Porto, Carqueja fait une conférence sur les progrès de l'électricité pour le public de la Sociedade de Instrucção do Porto, qui venait d'être créé l'année précédente, dont il est un des membres, tout comme Adriano de Paiva. Son exposé commence par des propos lyriques et plein d'emphase, caractéristiques de l'époque, sur l'importance de l'électricité, qui ne sont pas sans rappeler les derniers paragraphes de La télésecopie électrique de son maître : 

"(...) l’immensité du champ d’application. de l'électricité représente, sans aucun doute, une portée aussi prodigieuse comme peut-être aucune autre branche de la connaissance n'en possède. Il ne lui manque qu'une systématisation scientifique, qui pourrait satisfaire l'esprit du philosophe. Les conquêtes électriques se manifestent par une activité grandiose. Si nous le pouvions  nous entamerions l'examen du moi électrique, nous pourrions, pour ainsi dire, tout réaliser. L'activité intellectuelle moderne donne des garanties nombreuses et très solides sur le fait que le rapprochement entre mathématiques et phénomènes électromagnétiques, initié par Ampère, se développera pour aboutir à l'objectif qui était ambitionné.

 

Les économistes proclament que la véritable portée de toute activité se résume dans les conquêtes de l'homme sur la nature; Si tel est le cas, cette réalisation a été entreprise par l'électricité avec une ardeur qui n'est pas moindre Effectivement, l'air n'est déjà plus le transmetteur du son ; déjà les obstacles ne s'imposent-ils plus à la vue : - nous avons déjà un téléphone ;déjà on travaille sur un télescope électrique." 

Suit un compte rendu de l'Exposition de Paris, focalisé sur la dynamo du liégeois Zénobe Gramme et l'importance de la bougie Jablochkoff pour l'éclarage urbain. Carqueja ne mentionne pas la démonstration du téléphotographe de Shelford Bidwell, qui aurait dû l'intéresser au premier chef, puisque l"appareil de l'électrcien anglais confirme, de manière certes encore bien sommaire, la possibilité de transmettre des images en recourant au sélénium. 

En 1884, Carqueja signe un article intitulé "Telescopia electrica" dans la très confidentielle et éphémère Revista de Electricidade, Telegraphos, Pharoes e Correios, dont un exemplaire reste à trouver. Cette revue,  propriété de José Maria da Costa et Gregorio Siles Gonzalez de Medina, avait son administration à la Station télégraphique centrale de Porto. Malheureusment, la Biblioteca Nacional de Portugal ne possède que le n°1 du volume 2. L'historien António Malveiro signale que dans le nº 6, Carqueja signa également un article sur l'Exposition internationale d'électricité. Nous espérons que nos collègues portugais pourront retrouver ces articles, qui pourraient apporter un écaliarage précieux sur les brevets de Carqueja et ce qui a probablement été son renoncement en ce qui concerne la transmission des images.

 

Curieusement, ces contributions du jeune Carqueja paraissent être les seules qu'il a consacrée à l'électricité et à la vision à distance. Ces contributions ne sont que les morceaux juvéniles de l'oeuvre de celui qui va devenir une figure importante dans la vie politique et intellectuelle portugaise, à la fois comme économiste, comme journaliste et comme philantrope.

Publications d'époque ayant relevé l'octroi du brevet français

On notera que suite à une erreur de transcription dans le dossier d'origine "Souza" est systématiquement écrit "Louza"

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L'Exposition internatioanale d'électricité de Partis en 1881. Source : La Lumière électrique

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Journal télégraphique, 25 juin 1884

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La strophe XCV du sixième chant des Luisiades de Luis Camoes dans une version autographe de Bento de Sousa Carqueja junior in Os Lusíadas / Luiz Vaz de Camões. - Lisbonne : Companhia Nacional Editora, 1898

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Illustration in B. CARQUEJA, A ciencia e a industria em nossas casas , 1912.

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Bento Carquejo, vers 1920

Bento Carqueja devient une figure importante du monde intellectuel portugais entre 1880 et 1930

La suite de la vie et de l'oeuvre de Carqueja n'a pas de rapport direct avec ses éphémères travauix sur la transmission des images. Nous en rendons compte ici en synthétisant rapidement diverses sources secondaires. Alors que les contemporains de Carqueja, tels que Senlecq, Carey, Perosino ou même de Paiva  ont survécu dans la mémoire historique par le seul fait de deux ou trois articles pionniers, c'est plutôt l'importance de l'oeuvre de Carqueja dans d'autres domaines qui a fait méconnaître son rôle pionnier, discret mais symboliquement important, dans la transmission des images.

Dès 1881, Bento Carqueja est nommé professeur à l'Ecole normale de Porto et la même année, après la mort de son oncle Manuel de Sosusa Carqueja, il devient co-propriétaire du journal O Commercio do Porto, dont il assure la direction. 

Faisant partie de la génération des réformateurs empreints de libéralisme politique, Carqueja est un défenseur de la liberté de la presse, sujet auquel il consacrera son premier livre, A Liberdade de Imprensa., paru en 1894. Il essaya de construire une réputation d'indépendance et de crédibilité du Commercio do Porto en introduisant de profonds changements. Sa déclaration selon laquelle des écoles de journalisme sont assi aberrantes ques des écoles de poésie a été souvent citée.  Pour la première fois, il fit appel à des correspondants étrangers, engagea des collaborateurs de renommée nationale, créa un musée pour promouvoir les arts, encouragea les hommages aux plus grandes personnalités disparues de la culture nationale, créa des bibliothèques et fonda O Lavrador (1903), un bulletin mensuel gratuit dédié aux agriculteurs,

Les premières charges d'enseignement de Carqueja sont consacrées à l'agriculture. En 1898, il est nommé professeur à l'Académie Polytechnique de Porto, où il resta jusqu'en 1915. Il y fut invité par la Faculté Technique, aujourd'hui Faculté d'Ingénierie de l'Université de Porto, pour enseigner les disciplines d'Économie Politique, de Comptabilité et de Droit des Travaux Publics. Il fut ensuite nommé professeur titulaire de la Faculté des Sciences de l'Université de Porto. Il deviendra également Directeur des Ecoles normales de Porto. Il sera membre de l'Académie des Sciences du Portugal, de la Société géographique de Lisbonne, de la Société d'Histoire de Madrid ou encore de la Chambre de commerce franco--portugaise. Il représentara le Portugal dans diverses manifestations internationales.  

​C'est essentiellement ses publications sur des questions politiques et économiques qui contribuent à sa réputation au Portugal et, dans une moindre mesures à l'étranger. Sa bibliographie compte une trentaine de livres publiés, non comprises de nombreuses préfaces aux ouvrages d'autres auteurs comme par exemple celle de l'édition de la correspondance que lui a adressée depuis le Japon le poète Wenceslau de Moraes. 

 

Les spécialistes français du Portugal et du Brésil dans les années 20 et 30 louent la qualité de ses ouvrages. Il a publié avant la Première guerre mondiale un livre sur le matérialisme historique, le seul paru au Portugal durant cette période,  mais comme le note Carlos Bastien, sa connaissance de la ;pensée de Marx est assez superficielle. Il a très tôt pris conscience de l'échec économique de la Révolution d'octobre et de la dimension criminelle du bolchevisme. L'économiste allemand Werner Sombart le cite à plusieurs reprises. Il est généralement présenté comme un disciple de l'économiste allemand Friedrich List, partisan d'un libre échange matiné de protectionnisme dans les pays d'économie moins avancée. Il s'est notamment intéressé au rôle des Juifs dans la prépatation des expéditions maritimes de la Renaissance ou à l'impact économique et démographique de l'émigration. 

Grâce au Commercio do Porto, Bento Carqueja a contribué à la fondation de cinq jardins d'enfants à Vila Nova de Gaia et à Porto, entre 1894 et 1921. Profondément impliqué dans les questions sociales, il a encouragé à partir de 1889 la construction de logements pour la classe ouvrière. Pour financer ses activités philanthropiques, il acquiert en 1912 un avion biplan qui effectue le premier vol entre Porto et Lisbonne. En 1914, il a organisé les repas économiques, destinés aux plus défavorisés ; plus de 70000 repas ont été servis. Il contribue également à la mise en place de conférences itinérantes de formation à destination des agriculteurs et signe des ouvrages de vulgarisation scientifiques, tel que A sciencia e a industria em nossas casas

 

Dans sa ville natale, il fonde l'usine de pâte à papier Fábrica de Papel do Caima (1905), contribue à l'installation de l'adduction d'eau (1906), construit un établissement résidentiel, installe le réseau d'éclairage public, le chemin de fer de Vale do Vouga, l'Association des pompiers et la Santa Casa da Misericórdia. Il crée également l'École d'arts et d'œuvres graphiques (1927) et reconstruit l'église, le parc de La Salette et les Annaes Municipaes.

Carqueja était également un bibliophile, intéressé par les ouvrages d'économie à la Renaissance, mais aussi par la poésie. Une de ses premières publications est consacrée aux sciences dans O Lusiadas de Luis de Camoes. 

Le site que l'Université de Porto consacre à ses anciens étudiants en trace le portrait suivant :

C'était un homme instruit, solidaire et axé sur la famille. Partisan de la monarchie et croyant en Dieu. Lecteur assidu et écrivain compulsif, il partageait plusieurs de ses heures d'écriture avec son chat persan, nommé Patusco.. C'é&tait un bon vivant.  Parmi la cuisine nationale, il appréciait particulièrement le "Cozido à Portuguesa" et les patisseries de couvent. Il écoutait de la musique classique et aimait les arts, en particulier les peintures de Veloso Salgado. Il collectionnait des médailles commémoratives, des pièces de monnaie anciennes et jouait au billard. Il entretenait des relations amicales avec l'évêque D. António Barroso, le professeur Ferreira da Silva et le commandant Francisco Pinheiro de Meireles, qui visitaient fréquemment sa maison. Il possédait une maison à Ferreiros et passait normalement le mois d'août à Foz do Douro, près de la mer.  Il aimamit les baignades. Au cours de l'été 1935, son médecin lui conseilla de rompre avec cette habitude, car l'air marin pouvait être nocif pour son cœur fragile. Bento Carqueja ne l'a pas écouté. Il mourut paisiblement Rua do Molhe, à Foz do Douro, le 2 août 1935. Son corps fut transféré à Oliveira de Azeméis, où il fut enterré.

 

En 1935, année de sa mort, la téléphotgographie et la télévision sont devenues depuis longtemps des réalités, dont il a probablement suivi les développements à l'étranger dans la presse, le Portugal sous régime de l'Estado Novo ayant perdu depouis longtemps le rôle d'avant-garde qu'il avait eu dans les années 1878-1880.

L'inventeur méconnu dont la place doit être établie dans l'histoire de la téléphotographie et de la télévision

Noms de rues, d'écoles, de prix de journalisme, médiualle ciommémorative, célébration du 150ème anniversaire de sa naissance à Oliveira de Azeméis, pages internet attestent de ce que Bento Carqueja n'est pas une personnalité oubliée au Portugal. 

 

Cependant, la plupart des hommages qui lui ont été rendus, dans le monde académique ou dans la presse, n'évoquent pas ses deux brevets de 1881. Quelles que soient les raisons pour lesquelles il ait peu communiqué sur ses brevets et interrrompu ses recherches, il n'y a aucune raison de ne pas inscrire son nom à côté de ceux qui dans ces années 1879-1880 ont été les premiers à fournir des schémas d'appareils de transmission des images avec recours au sélénium et dont les historiens ont mieux perçu le rôle pionnier : Constantin Senlecq, George R. Carey, Denis D. RedmondCarlo-Maria Perosino, Ayrton et Perry, et, juste après lui, Shelford Bidcwell. Son brevet n'avait pas la pertinence et n'a pas l'impact de celui de Paul Nipkow (1884), mais il le précède de quatre ans. Il existait certes déjà des brevets de transmission d'images par l'électricité (en particulier les brevets d'Alexander Bain, dont le premier date de 1843), mais celui de Carqueja est le premier à intégrer un élement photooptique.

André Lange 18 août 2024, ammendement 20 août 2024

Principales publications de Bento Carqueja

 

  •  "Os Lusiadas e a Sciencia", in O Commercio do Porto, 1880 , n ° 152. 

  • Appareil dit télescope électrique pouvant être utilisé pour la transmission de la lumière à distance. Brevet d'invention français n°140412, déposé le 30 décembre 1880, délivré le 16 février 1881 

  • Brevet portugais équivalent, à identifier, délivré en 1881

  • "Os progressos da electricidade. Conferencia realsiada na Sociedade de Instrução de Porto", Revista da Sociedade de Instrução de Porto, 1° de Maio 1882, pp. 252-256.

  • "A electricidade na industria", Revista de Electricidade, Telegraphos, Pharoes e Correios, vol.2, n.2, 1884

  • "A telescopia electrica", Revista de Electricidade, Telegraphos, Pharoes e Correios, vol.2, n.2, 1884

  • Un article sur l'Exposition internationale d'électricité de Paris, Revista de Electricidade, Telegraphos, Pharoes e Correios, n°6 (1883 ou 1884 ?)

  • A Liberdade de Imprensa. Porto, Tipografia do Comércio do Porto, 1893.

  • As doenças da videira, sua natureza, seus sintomas, seu tratamento : lições professadas na Eschola Normal do Porto no anno lectivo de 1893-1894l  Porto : Typ. do Commercio do Porto, 1894.

  • Os Açores. Notas instantâneas, Ponta Delgada: Tip. da Autonomia dos Açores, 1894.

  • Conflict (sic) diplomatique entre le Portugal et le Brésil, Impr. "O Comércio do Porto", 1894.

  • O imposto e a riqueza publica em Porftugal, Dissertação, Tipografia do Comércio dfo Porto, 1898.

  • O futuro de Portugal: questões económico-sociaes. Lisboa, José Bastos, 1900.

  • O capitalismo e as suas origens em Portugal. Porto, Livraria Chardron, 1908.

  • A ciencia e a industria em nossas casas  Lisboa : Parceria Antonio Maria Pereira, 1912.

  • Campanha de odio. Porto, Officinas de "O Comércio do Porto", 1912.

  • O materialismo histiorico, Coimbra, Imprensa da Universidade, 1914

  • O Povo Portuguez: aspectos sociais e económicos. Porto, Lello & Irmão Editores, 1916.

  • A guerra, seus antecedentes e seus consequentes. Coimbra, Imprensa da Universidade, 1917.

  • A vida portuguesa. Lisboa, Sociedade de Geografia, 1917.

  • O ensino técnico e profissional em Portugal. Porto, Oficinas do Comércio do Porto, 1918.

  • «A alimentação em Portugal», in Boletim da Associação Central da Agricultura Portuguesa, ano XX, vol. XX (1918), nº 10 (Outubro), pp. 321-324.

  • Lições de economia politica: apontamentos, Enciclopédia Portuguesa,, 1919

  • Futuro de Portugal: Portugal após a guerra, 2ª ed., Porto, Livraria Chardron de Lello e Irmão, 1920.

  • Sol da meia noite : viagem à Suécia, 1923  [Porto : Off.. de "O Commercio do Porto"]. 1923.

  • Valores peninsulares, Porto : Of. O Comércio do Porto, 1923.

  • O Comércio do Porto ao completar 70 anos: notas para a sua história. Porto, Oficinas de O Comércio do Porto, 1924.

  • Política portuguesa, Officinas de "O Commercio do Porto", 1925.

  • O Comércio do Porto no centenário de Camilo Castelo Branco: 1825-1925. Porto, O Commercio do Porto, 1925.

  • "L'oeuvre coloniale des Portugais", Revue de la société d'études et d'expansion, 1925, pp.463 et s.

  • Economia política: Porto, Oficinas do Comércio do Porto,  4 vol., 1926.

  • A sociedade futura, Comércio, 1926

  • A ciência e a industria em nossas casas, 2.ª ed., Lisboa, Parceria Antonio Maria Pereira, 1927.

  • O problema monetário portuguez, Porto : Of. de O Commércio do Porto, 1928.

  • O Brasil amado : notas e impressões, Porto : Offic. O Commercio do Porto, 1928.

  • À luz do cruzeiro por Bento Carqueja, Offic. de Commercio do Porto, 1929.

  • Noçoẽs gerais-história, O Commércio do Pôrto, 1930

  • Principios de economia política . [S.l. : s.n., 1930.

  • Indicadores económicos portugueses  [S.l. : s.n.], 1930.

  • O imposto em Portugal, Porto : [s.n.], 1930 ( Porto : -- Of. Comércio do Porto)

  • "Le Portugal et la Belgique en Afrique" in Bulletin périodique, 1930, pp. 85-88.

  • Filosofia do trabalho. Lisboa, Academia das Ciências, 1932.

  • O capitalismo: seu passado, seu presente, seu futuro. Lisboa, Academia das Ciências, 1933.

  • O Comercio do Porto ao completar oitenta anos: notas para a sua história. Porto, Comercio do Porto, 1934.

  • Crédito Agrícola e Organização Associativa. Porto, Tip. Soc. Pap., 1934.

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. CARQUEJA, Conflit diplomatique entre le Portugal et le Brésil, 1894

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B. CARQUEJA, O Futuro de Portugal, Questões economico-sociales; 1900

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B. CARQUEJA, A ciencia e a industria em nossas casas , 1912.

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B. CARQUEJA, O Povo Portuguez, 1916

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B. CARQUEJA, O Commercio do Porto. Notas para a sua historia,1924

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B. CARQUEJA, O Brasil amadao 1926

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Buste en bronze de Bento Carqueja par  Henrique Moreira. Le monument est installé devant la Mairie d'Oliveira de Azeméis et a été inauguré le 6 novembre 1960, lors des célébrations du premier centenaire de sa naissance.

Discoursdu Professeur António Magalhães à l'occasion de la commémoration du 150e anniversaire de la naissance de Bento Carquejo (Oliveira de Azeméis, 6 novembre 2010)

Bibliographie

 

  • Bento Carqueja : jornalista, professor e benemérito : um acto de justiça e gratidão. Porto : O Commercio do Porto, 1924.

  • "Bento Carqueja" sur Triplov.com

  • Biblioteca Municipal Ferreira de Castro, "Biobibliografia – Bento Carqueja 1860-1935", 2010

  • COSTA, Ana Paula dos Santos,  Bento Carqueja: vida e obra. Oliveira de Azeméis, Câmara Municipal, 2000.

  • DA SILVA, Fernando Emidio, Bento Carqueja : elogio académico  [S.l. : s.n.], 1949.

  • DANTAS, Júlio, Grandes figuras. Lisboa, 1972.

  • Fundação Bento Carqueja, Historial. [Porto], F.B.C., [D.L. 1983].

  • LEITAO Joaquim, Discurso pronunciado na sessão solene em memória do académico e professor Bento Carqueja, em 26 de Março de 1949  [S.l. : s.n.], 1949.

  • PERÉZ, Maria Elisa Carqueja Seara Cardoso, "Bento Carqueja: Radiografia Sentimental de um Homem Bom" in "O Tripeiro". Porto, Associação Comercial do Porto, 1994.

  • PERÉZ, Maria Elisa Carqueja Seara Cardoso, Discours à l'occasion des cérémonies du 150-me anniversaireOliveira de Azeméis, 6 novembre 2010

  • VIEIRA, Mónica Maria da Conceição,  Professor Bento Carqueja. Trabalho do Seminário em História Contemporânea. Porto, FLUP, 2008.

  • Articles de presse, Registo nacion al de objectos digitais

Sur le contexte intellectuel du brevet de Carqueja 

Remerciements

Remerciements au service des archives de l'INPI (France) dont la mise en ligne des brevets de la périodes 1791-1901 a permis d'identifier le brevet français de Carqueja. Remerciements également aux personnels de la Biblitoteca Nacional de Portugal (Lisbonne), de l'Aquivo Nacional de Torre de Tombo (LIsbonne), de l'INPI (Lisbonne) et du service des archives du Ministero das Obras publicas, qui m'ont aidé à essayer, à vrai dire sans succès, de retrouver la trace du brevet porttugais de Bedntoi Carqueja.

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