top of page
Shelford Bidwell réalise les premières démonstrations de télé-photographie recourant au sélénium (1881)

Après leurs propositions et leur démonstration du 26 février 1881, Ayrton et Perry semblent avoir abandonnés assez rapidement leurs recherches sur la transmission des images. Il n'en va pas de même de Shelford Bidwell (1848-1909).

 

Shelford Bidwell est un physicien anglais, formé à Cambridge. Il semble qu'il ait mené le début de sa carrière scientifique à titre privé, bénéficiant de la fortune de son père.(1) Il devint Président de la Physical Society et Fellow de la Royal Society à partir du 4 juin 1886.

 

Il est un des premiers en Angleterre à s'intéresser de manière approfondie au photophone de Graham Bell et Samuel Tainter et aux propriétés photosensibles du sélénium, découvertes en 1873 par Willoughby SmithIl propose en novembre 1880 un nouveau type de cellule au sélénium et construit un "lecture photophone" qu'il démontre le 27 novembre 1880 devant la Physical Society lors de la visite de Graham Bell. Dans une conférence du 16 décembre à la London Institution, Oliver Lodge, autre figure montante de la recherche en électricité britannique, le remercie pour le prêt de cet appareil. Bidwell met également au point un appareil qui lui permet, le 5 janvier 1881, grâce aux propriétés du sélénium, de capter sur un papier sensitif les traces de la lumière d'une flamme de gaz.

 

Le 10 février 1881, il publie dans Nature un article "Tele-photography" décrivant un appareil plus sophistiqué, utilisant deux cylindres, qui permet de transmettre des images assez rudimentaires de losanges. Le 26 février 1881, il présente une conférence, accompagnée de démonstration,  à la Physical Society de Londres. Cette conférence a lieu lors de la même séance que l'intervention d'Edward Ayrton et John Perry L'article "Tele-photography" du Telegraphic Journal du 1er mars décrit de manière détaillée son appareil. L'appareil est conservé au Musée de Bradford. Bidwell présenta ensuite son appareil à la  Royal Institution, le vendredi 11 mars 1881, lors d'une des célèbres conférences du vendredi soir que Michael Faraday avait établies  afin de rendre la science accessible au public éduqué de la capitale et qui constituaient de véritables événements mondains.


Le 11 avril 1881, Bidwell présenta son appareil lors d'une réception scientifique en l'honneur du professeur Helmholtz au London University College. Selon un rapport contemporain: «L'expérience la plus intéressante de la soirée fut peut-être la transmission d'images d'objets naturels par télégraphe, l'image d'un papillon le plus magnifiquement transmis au moyen d'une plaque de sélénium. Cela a été démontré par la machine téléphotographique de M. Shelford Bidwell."(Nature, 14 avril 1881, p.563)

Le chroniqueur de la revue française L'Electricité fournit un intéressant témoignage sur cette présentation ("La soirée des ingénieurs électriciens de Londres", L'Electricité, 23 avril 1881, p;123)

 

"M. Shelford Bidwell a présenté une série des éléments au sélénium dont nous avons parlé, et que quelques physiciens français ont essayé de contrefaire. La fabrication en est faite d'une façon régulière par M. Ladd, ingénieur électricien de Beak Street, à qui l'on doit une des premières machines magnéto-électriques qui aient été construites en 1857. La résistance diminue de moitié au bout d'une demi-mi- nute d'exposition à la lumière. C'est grâce à l'excellence de cette construction que M. Shelford Bidwell est parvenu à rendre véritablement pratique son téléphotographe que nous avons vu fonctionner à notre grande surprise. Nous venions même d'exprimer notre incrédulité à M. Latimer Clark lorsqu'un de ses confrères nous mit sous les yeux la photographie d'un papillon qui venait d'être obtenue par le procédé qui excitait nos doutes.

 

La téléphotographie en est encore au point où en était la photographie ordinaire lorsque Niepce obtenait des impressions sur le bitume de Judée; il faut à peu près dix minutes pour l'obtenir, ce qui est un inconvénient majeur, quoique l'image soit très nette et fort délicate. Elle offre un défaut capital : c'est qu'on n'a pas encore trouvé le moyen de la fixer, et qu'elle s'efface quand l'humidité dont le papier sensibilisé doit être imprégné pour laisser passer le courant a recouvré par évaporation sa sécheresse originelle. Mais l'expérience réussit à merveille dans le temps que nous avons indiqué. Rien n'est plus curieux que de la voir s'accomplir. Nous ne nous hasardons point en prédisant qu'elle sera un des grands succès de la section britannique. La partie électrique destinée à la reproduction est perpendiculaire à la chambre noire au fond de laquelle se trouve l'élément au sélénium. Le mouvement du cylindre est donné par un appareil d'horlogerie que l'on a besoin de remonter; il faut espérer qu'à l'Exposition d'électricité il sera mû par une machine magnéto-électrique. C'est un petit perfectionnement que M. Shelford Bidwell a bien voulu nous promettre d'introduire dans sa merveilleuse expérience." 

 

Bidwell était un conférencier attachant et ses présentations étaient recherchées pour les attractions dans le monde scientifique de 1881. Une autre présentation prévue le 26 mai 1881 à la London Society Arts of Arts a été annulée "en raison de l'indisposition sévère de M. Bidwell". De nouveau, le 5 septembre 1881, Bidwell présenta son appareil aux 2.500 visiteurs de la réunion annuelle de la British Association à York et, le 22 septembre 1881 (2), à la réunion de la Société des ingénieurs télégraphistes et électriciens à Londres qui se tient à Paris le 24 septembre 1881 dans le cadre de l'Exposition Internationale d'Électricité (3). Bidwell participa à celle-ci avec Edward Ayrton, comme membre de la délégation officielle britannique. Suite au succès de ces présentations, le magazine The Electrician manifeste son optimisme ;  "The telephotograph of Mr. Shelford Bidwell even gives us the hope of being able, sooner or later, to see by telegraph . . . This is a consummation so devoutly to be wished that the inventor who accomplishes it will be well worthy of apotheosis.” (The Electrician, December 3, 1881)

Les journalistes anglais, pourtant jusque là plus prudents que leurs collègues américains, se mêtent à rêver : "The telephotograph of Mr. Shelford Bidwell even gives us the hope of being able, sooner or later, to see by telegraph, and behold our distant friends through a wire darkly . . . With a telephone in one hand and a telephote in the other an absent lover will be able to whisper sweet nothings in the ear of his betrothed, and watch the bewitching expression of her face the while. . ." (The Electrician, December 3, 1881) 



 

Shelford Bidwell (1848-1909)

(1) Cet article est très largement redevable aux informations sur Bidwell collectées dans la thèse de Heinrich RAATSCHEN, Die technische und kulturelle Erfindung des Fernsehens in den Jahren 1877 – 1882, Thesis, Heinrich-Heine Universität Dusseldorf, 2005. Voir également RAATSCHEN, H., "An evening of curiosity and bewilderment on which a butterfly enchants audiences in London and Paris", The Real History of Television, 3 May 2012.

L'image captée et l'image transmise par l'appareil de Shelford Bidwell (10 février 1881)

Schéma du téléphotographe de Bidwell (BIDWELL, S., "Tele-photography", Nature, 23, 10 February 1881, pp.423-424.)

(2) Shelford BIDWELL, "On Telegraphic Photography" Paper read Monday September 5, 1881. Transactions of Section GReport of the Fifty-First Meeting of the British Association for the Advancement of Science, John Murray, London, 1882. Cette démonstration est mentionnée dans Le Temps, 3 septembre 1881 et par La Gironde, 4 septembre 1881 qui parlent de "photéléphone". 

(3) Shelford BIDWELL, "Telegraphic Photography", The Electrician, Oct,1, 1881. (= "La photographie télégraphique", L'Electricien, octobre 1881, pp.29-31.  Cette démonstration fait l'objet de l'article "Variétés" dans L'Union nationale, 8 novembre 1881. 

Cellule de sélénium de Bidwell (1881)

L'appareil de Bidwell tel que représnté dans l'article "Tele-Photography"Telegraphic Journal, 10, 1 March 1881, pp. 82-84.

Voir également, (BDIWELL S.), "Tele-photography", Scientific American Supplement, 14 May 1881, p.4467.

Un des modèles de l'appareil pour transmettre des images (instrument to transmit pictures) de Bidwell actuellement conservé au National Science and Museum à Bradford.

Comme le souligne Th. du Moncel dans son article . "La téléphotographie", (La lumière électrique, 19 mars 1881), la présentation de l'appareil de Bidwell est surtout importante en ce qu'elle démontre que l'hypothèse du recours au sélénium - proposée par d'autres avant lui - pour traduire les intensités lumineuses en impulsions électriques n'est pas absurde. Bidwell est en effet le premier à faire une démonstration publique, ce qui n'avait pas été le cas des auteurs précédents (De Paiva, Senlecq, Carey, Perosino, McTighe et les frères Connolly).

Comme le remarquera le chroniqueur scientifique Henri de Parville, "ce système est encore primitif, mais c'est un début qui promet, et nous voyons déjà, le temps prochain, où il suffira de se mirer dans une glace à Paris pour que le télégraphe reproduise l'image du miroir à Rouen, et même à Marseille. C'est de la photographie à très longue portée".

La démonstration de Bidwell à Paris a été suivie, début octobre 1881, par la publication dans The Daily Telegraph du canular du dioscope, qui s'est rapidement propagé aux Etats-Unis et a débouché sur une déclaration d'Edison. L'inventeur américain y reconnait la pertinence du travail de son collègue anglais mais déclare douter de sa valeur commerciale.

Les expériences ultérieures de Bidwell avec le sélénim

 

Par la suite, Bidwell a continué à mener des expériences sur les propriétés du sélénium, mais semble avoir abandonné ses recherches sur la photo-télégraphie pour s'adonner à d'autres travaux sur le magnétisme des métaux, le phénomène de Hall, ... En 1895 cependant, il revient sur les propriétés du sélénium, attribuable selon lui non au sélénium pur mais à la présence de séléniures métalliques.

Le constat, dans un premier temps en 1885, mais surtout, dans un deuxième temps en 1890 de la déterioration, probablement par oxydation du sélénium, des cellules avec lesquelles il avait travaillé en 1881 et 1882 amène Bidwell à faire de nouvelles expériences dont il propose les résultats lors d'une communication "Some Experiments with Selenium Cells" présentée mors de la séance de la Physical Society présidée par W.E. Ayrton, le 12 décembre 1890. Ayant décrits les observations réalisées après la construction d'une nouvelle cellule au sélénium, Bidwell évoque les possibilités de démonstration et les usages possibles :

"Dans l'illustration des conférences, il est souvent souhaitable de pouvoir présenter des effets expérimentaux d'une manière impressionnante et attrayante. Les mouvements d'un point lumineux sur une étendue (scale) peuvent être convaincants, mais ils ne sont guère impressionnants. Pourtant, la résistance des cellules sensibles au sélénium est si élevée que la variation, sous l'influence de la lumière, des courants qui les traversent ne peut être facilement démontrée à un public d'aucune autre manière que par leur action sur un galvanomètre à réflexion. Avec une puissance de batterie suffisante, elles peuvent cependant être amenées à actionner un relais délicat et ainsi produire indirectement une grande variété d'effets surprenants. Par exemple, une cellule au sélénium peut être connectée à un relais et à une batterie de telle manière qu'une cloche sonne lorsque la cellule est dans l'obscurité et cesse de sonner lorsque la cellule est éclairée ; le circuit de la cloche reste fermé lorsque le courant à travers le circuit au sélénium est en dessous d'une certaine intensité, et est interrompu par le relais lorsque le courant au sélénium est augmenté par l'action de la lumière. Il est possible que si les piles au sélénium pouvaient conserver leur sensibilité pendant un temps raisonnable, un dispositif de ce genre pourrait recevoir une application pratique. Il pourrait être utilisé pour signaler l'extinction accidentelle des lampes de signalisation des chemins de fer ou des feux des navires ; et si les connexions étaient faites de telle manière que la lumière et non l'obscurité déclenche la sonnerie, il pourrait être utilisé pour la protection des coffres-forts et des chambres fortes, la simple lumière d'une lanterne de cambrioleur étant suffisante pour donner l'alarme."

 

En conclusion Bidwell insite sur le fait que les utilisations pratiques ne sont pas l'intérêt principal de ces expériences. Il n'évoque plus du tout la téléphotographie et la transmission des images. Cela semble avoir déçu le Professeur Silvanus Thompon, qu, si l'on en croit les articles de presse, a souligné lors de la séance que les expériences de Bidwell avaient démontré la possibilité de la vision à distance.  Huit ans plus tard, le même Silvanus Thompson se montrera très sceptique sur le fait que le télectroscope de Jan Szczepanik permette réllement d evoir à distance.

Bidwell consacrera aussi plusieurs articles et un livre Curiosities of Light and Sight (1899) à la psychologie de la perception visuelle (effets de persistance rétinienne, effets stroboscopiques, etc.).


Bidwell réapparaîtra dans le débat sur l'utilisation du sélénium en 1907 et 1908 pour féliciter Arthur Korn et Edouard Bélin de leurs succès en matière de téléphotographie et pour exprimer son scepticisme sur les possibilités d'arriver jamais à une transmission d'images animées en recourant aux propriétés du sélénium. La première décennie du 20ème siècle est bien celle ou se séparent les problématiques de télé-photographie (transmission des images fixes) et de la télévision (transmission des images animées). La mémoire de Bidwell reste plus marquées dans les histoires de la télécopie que dans celle de la télévision.

André Lange, 23 décembre 2017, mise à jour le 26 mai 2020, le 20 avril 2023, 4 juin 2023, 8 septembre 2024

Publications de S. Bidwell ou sur ses travaux relatifs au sélénium, au photophone, à la phototélégraphie et à la perception visuelle.

BIDWELL, S., "The Recent Inventions for Reproducing the Sound of the Human Voice", Proceedings of the Musical Association, vol.5, 1878, pp.1-14.

 

BIDWELL, S., "The photophone"Nature, vol.XIII, pp.58-59, 18 November 1880

LODGE, O.J., "The relation between electricity and light", Lecture delivered to the London Institution, December 16, 1880, Nature, January 27, 1881.

"Physical Society, November 27"Nature, December, 16, 1880

"Lecture Photophone", Science, Vol. 1, No. 25 (Dec. 18, 1880), p. 304

Note on the construction of the photophone, The Electrician, 29 January 1881.

"Physical Society", January 22, Nature, Feb. 3, 1881

BIDWELL, S., "Tele-photography", Nature, 23, 10 February 1881, pp.423-424.

"La photographie à distance", L'Electrciité, 19 février 1881, p.53

"Physical Society, 26 February" (1881), Nature, March 10, 1881 (Démonstration du photo-télégraphe de Shelford Bidwell du 26 février 1881). Compte-rendu dans The Electrician, 26 February 1881.

BIDWELL, S., "On telegraphic photography", Paper read September, 5, 1881, Transactions of Section G. Report of the British Association for the Advancement of Science,  John Murray, London, 1881, , pp.777-778.

"Tele-Photography"Telegraphic Journal, 10, 1 March 1881, pp. 82-84.

du MONCEL, Th., "La téléphotographie", La Lumière électrique, Paris, 19 mars 1881.

MEUNIER V., "Voir par le télégraphe", Le Rappel, 25 mars 1881. 

L. CHARMOLUE, "Chronique scientifique", Le Pays, 29 mars 1881

[du MONCEL, Th.], "Transmission électrique des images", La Lumière électrique, Paris, 9 avril 1881.

"La soirée des ingénieurs électriciens de Londres", L'Electricité, 23 avril 1881, p;123.

(BDIWELL S.), "Tele-photography", Scientific American Supplement, 14 May 1881, p.4467.

"Tele-Photography", Scientific American Supplement, n.290, July 23, 1881, pp.4624-4625.

Le Temps, 3 septembre 1881 et par La Gironde, 4 septembre 1881

BIDWELL, S., "Telegraphic Photography", The Electrician, Oct,1, 1881. (= BIDWELL,S. "La photographie télégraphique", L'Electricien, octobre 1881, pp.29-31.

BIDWELL, S., "The effect of temperature upon the electrical resistance of selenium", Philosophical Magazine, 1881, vol.11, Issue 68, pp.302

 

BIDWELL, S. "Selenium and its applications to the Photophone and Telephotography", Notices of the Proceedings at the meetings of the Members of the Royal Institution of Great Britain, 9 (1979-1881), pp.524-535.

"Feuilleton du Journal des Débats - L'exposition d'électricité", Le Journal des Débats politiques et littéraires, 24 novembre 1881.

DE PARVILLE H., "Revue des sciences", Le Correspondant, décembre 1881, pp.954-955.

"Le télégraphe photographique", Revue photographique, décembre 1881, pp.156-157.

L.C. "Le télégraphe photographique de M. Bidwell", Annales industrielles, 1er janvier 1882.

"Telefotografia", in Revista contemporánea v.37, Madrid, Enero-Febrero 1882, pp.56-58

"Causerie scientifique", Le Rappel, 15 août 1882.

Aide-mémoire de photographie / publié sous les auspices de la Société photographique de Toulouse par C. Fabre, Gauthier Villars, 1882, p.117

DE PARVILLE H., "Le télégraphe photographique Bidwell", in  L'électricité et ses applications, 2ème édition revue et augmentée, Paris, 1883, pp.469-473

BIDWELL, S., "The electrical resistance of selenium cells", Philosopphical Magazine, 1883, vol.15, Issue 91, pp.31-35

"Le téléphotographe", Bulletin de la Société industrielle de Rouen, 1884, pp;287-289.

Aide-mémoire de photographie / publié sous les auspices de la Société photographique de Toulouse par C. Fabre, Gauthier Villars, 1884, p.103-104

BIDWELL, S., "On the sensitiveness of selenium to light, and the development of a similar property in sulphur"; Philosophical Magazine, 1885, Vol. 20, Issue 123, p.178-191. (également publié in  Proceedings of the Physical Society of London, 1885)

BIDWELL S., "Sur la sensibilité des cellules de sélénium et de souffre pour la lumière", Le Moniteur scientifique, Tome 28, 1886 pp;42-47.

"Propriété des éléments au sélenium", Le Génie Civil,  10 juillet 1886, p.174-175.

"Electrical Review, 19 December 1890

"Proceedings of Societies. Physical Society, Decembre 1àth, 1890, The Telegraphic Journal and Electrical Review, 26 December 1890. 

BIDWELL, S., "Some experiments with selenium cells', Philosophical Magazine, 1891, Volume 31, Issue 190, pp.250-256.

BIDWELL, S., "On the recurrent images following visual impressions",  Proceedings of the Royal Society of London, 1894.

Traduction par A. Binet in Année psychologique, 1894, pp. 319-320.

BIDWELL S., "The Electrical Properties of Selenium"Proceedings of the Physical Society of London, 1st January 1894

BIDWELL, S. "The electrical properties of selenium", Philosophical Magazine, 1895, vol.40, Issue 244, pp.233-256.

REYVAL, J., "Les propriétés électriques du sélénium", L'éclairage électrique, 1895, pp.311-316

BIDWELL, S., "On the negative after-images following brief retinal excitation" Proceedings of the Royal Society of London, 1897

BIDWELL, S. "On subjective colour phenomena attending sudden changes of illumination"Proceedings of the Royal Society of  London, 1897

BIDWELL, S. Curiosities of Light and Sight, Swan Sonnenschein, London, 1899.

BIDWELL, S., "On negative after-Images, and their relation to certain other visual phenomena"Proceedings of the Royal Society of London, 1901

BIDWELL, S., "Practical Telephotography", Nature, 76, n°1974, 20 Aug. 1907, pp. 444-445.

BIDWELL, S., "Telegraphic photographic and electric vision", Letter, Nature, 4 June 1908, pp.105-106.

bottom of page