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L'auteur du canular du diaphote (1880) était un brillant mathématicien, Mansfield Merriman
 

 

 

Un nouveau canular sur la vision à distance

Après l'article "The Electroscope" paru dans le New York Sun du 29 mars 1877, voici le canular du diaphote est un nouveau symptôme de l'état d'excitation créé par les inventions récentes et aussi du scepticisme de ces premières années quant au sérieux des recherches sur la vision à distance.

 

L'article "The Diaphote. A remarkable invention by Dr. H.E. Licks" est paru dans un journal (longtemps non identifié) de Pennsylvanie le 10 février 1880. Il décrit la démonstration d'un diaphote, dispositif de transmission des images à distance, qu'aurait faite au "Monacacy Scientific Club"  un certain Dr. H.E. Licks. Les articles de presse successifs qui mentionneront cet appareil parleront du "Dr. Licks de Bethlehem (Pennsylvanie)". Il était donc probable que cet article de février 1880 soit paru dans un journal local de cette petite ville de la Vallée de Lehigh. Après des investigations menées en collaboration avec le Colonel Sicherman, il a pu être établi que l'article original du canular est paru dans The Daily Times, le quotidien local de Bethlehem, le 10 février 1880. 

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L'article original du canular : 

"The diaphote. A remarkable invention by Dr. H. E. Licks",

The Daily Times, Bethlehem, 10 Feb. 1880. 

                                    (Coll. Bethlehem Area Public Library

L'article est reproduit, trente-sept ans plus tard dans l'ouvrage de H.E. LICKS,  
Recreations in Mathematics, Van Nostrand, New York, 1917, sous le titre "The Diaphote Hoax - From a Pennsylvania daily newspaper of Feb. 10, 1880". Licks est de toute évidence un pseudonyme, de même qu'il apparaît que les noms des personnes impliquées dans l'affaire du diaphote (Prof. M. E. Kannick, Col. A. D. A. Biatic, and Prof. L. M. Niscate) sont fantaisistes, ainsi que ceux des institutions citées (en particulier le Monacacy Scientific Club).

 

Mansfield Merriman, alias Dr. H.E.Licks

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Le Col. G.L. Sicherman, à qui nous devons d'avoir découvert l'ouvrage de Licks et l'histoire de ce canular, a été le premier à émettre l'hypothèse que le véritable auteur de Recreations in Mathematics - et donc, selon toute vraisemblance, du canular lui-même - pourrait bien être le mathématicien Mansfield Merriman.

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Mansfield Merriman (1848-1925), qui fut le premier mathématicien à défendre un thèse en matière de statistiques aux Etats-Unis (sur la méthode dite "des moindres carrés") et qui fut également un des grands enseignants américains des sciences de l'ingénieur, était depuis 1878 professeur de mécanique à l'Université de Lehigh

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L'identité entre H.E. Licks et Mansfield Merriman a été proposée par le Col. Sicherman sur base de l'érudition mathématique, mais également technique, manifestée par l'auteur des Recreations in Mathematics. En particulier, ce livre contient la reproduction abrégée, mais sans nom de l'auteur, de l'article "The Cattle Problem of Archimedes" que Merriman avait publié en novembre 1905 dans Popular Science Monthly.  Merriman se serait ainsi cité lui-même, mais sans vraiment se compromettre. Certaines indications géographiques (en particulier le fait que l'Université de Lehigh se trouve à Bethlehem)  confortent cette thèse de l'identité entre le vrai professeur et le Dr. Licks, qui se présente lui-même comme un enseignant tout en parlant de lui à la troisième personne dans les Recreations. Le Col. Sicherman évoque également des ressemblances stylistiques frappantes. Enfin, il rappelle un épisode curieux où, Merriman, associé à un citoyen de Bethlehem, avait composé une liste abracadabrante de termes soumises au joueur d'échecs Harry Pillsbury à Londres en 1896 en vue de tester sa mémoire. Cet épisode atteste de l'esprit plaisantin de Merriman, the "Merry Man". 


L'identité entre Merriman et Licks nous a été confirmée par J.A. McLennan, qui est l'auteur d'une histoire du département de Physique de l'Université de Lehigh. Il a en effet retrouvé dans la bibliothèque de cette Université une notice nécrologique de M. Merriman, rédigée par Horace Andrews, W.R. Okeson et A.B. Hill, et indiquant que Merriman utilisa la signature "Dr. H.E. Licks" pour signer les Recreations in Mathematics. Il ne fait donc plus guère de doute que le canular du diaphote est bien l'oeuvre de cet éminent savant.

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En republiant en 1917 l'article du canular, Merriman/Licks paraît avoir voulu brouiller les pistes : d'une part il ne mentionne pas le nom du journal de Pennsylvanie dans lequel l'article est paru (une information pareille ne devait pourtant pas s'oublier !). D'autre part, il gomme l'indication géographique de l'article original mentionnant que le Dr. Licks était de "Old South Bethlehem".

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Le diaphote de Licks se moque des télectroscopes de C. Senlecq et de George R. Carey

 

Le diaphote, tel que décrit par Licks, comporte quatre partie essentielle : un miroir de captation (receiving mirror), des fils de transmission, une batterie galvanique et un miroir de reproduction (reproducing speculum). Le miroir de captation serait composé d'un amalgame de sélénium et d'iodure d'argent et le miroir de reproduction d'un amalgame de sélénium et de chrome.

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Le canular de Licks s'inscrit évidemment dans le contexte des premiers articles publiés  dans la presse américaine en 1879 et 1880 sur la possibilité de recourir aux propriétés photo-sensibles du sélénium pour transmettre des images à distance, faisant ainsi écho aux propositions de Constantin Senlecq et de Georges R. Carey. 

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Un canular retentissant peut en entraîner d'autres

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Selon le commentaire que H.E. Licks donne dans son ouvrage de 1917, l'article du diaphote aurait eu immédiatement un écho retentissant dans la presse. Grâce à la bibliothèque virtuelle Chronininclingamerica de la Library of Congress il est possible d'identifier dans la presse quotidienne et hebdomadaire américaine une vingtaine d'occurrences entre le 14 février 1880 et 1er mars 1884. L'article a été copié, en tout ou en partie, ou évoqué par de nombreux journaux américains.(1)

 

George R. Carey a recopié dans son Notebook les références de l'article original.

 

Peu de titres semblent avoir compris qu'il s'agissait d'un canular. Le New York World  le compare au "Great Moon Hoax", celui de la découverte d'habitants sur la lune, lancé par un certain R.A. Locke en août 1835. Licks évoque d'ailleurs ce canular dans son livre et le pseudonyme de Licks pourrait bien être une référence à Locke (à moins qu'il ne soit un jeu sur Lehigh voire sur Senlecq). Certains journaux le comparent au telephote annoncé par McTighe et Connelly, qui leur paraît plus sérieux (The Wheeling Daily Intelligence, 20 février 1880 ; The Daily Dispatch, 25 février 1880. The South Kentuckian (2 mars 1880) parle de "comparative impractability".

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Le 27 février 1880, le Morning Journal and Courrier, citant le Bethlehem Daily, rapporte le témoignage d'un reporter qui aurait rencontré le Dr. Licks. Il apparaît que le diaphote pourrait également transporter l'énergie solaire. Il serait possible d'illuminer New York avec de la lumière solaire importée du Sud de l'Adie ou du Pacifique. Le 3 mars 1880, le Wheeling intelligence publie un petit article imaginant les potentialités de l'appareil : les prêtres et les conférenciers pourront tenir des discours à plusieurs endroits en même temps ; la fraude, possible avec le téléphone, ne le sera plus avec le diaphote. Les producteurs de théâtre et d'opéra pourront proposer le même spectacle à plusieurs endroits simultanément.

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Un des rares articles critiques paraît dans le journal professionnel des télégraphistes, The Operator, le 1er juin 1880. Ce journal publie dans le même numéro, sous le titre "Seeing by Telegraph" la première description de la caméra au sélénium de George R. Carey. L'article "The diaphote", repris du magazine londonien Design and Work, se montre tout aussi critique pour Licks que pour le téléphote de Ayrton et Perry.

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Le Licks de 1917 signale que moins d'un mois après la publication de l'article de mars 1880, un autre canular serait paru dans la presse annonçant l'invention à Pittsburg d'un telephole permettant à deux interlocuteurs de se voir au téléphone et permettant la transmission à distance de document à distance. Alors que le diaphote de Licks nécessitait 72 fils de transmission, le telephole des inventeurs de Pittsburgh ne nécessitait qu'un seul fil. Une demande brevet aurait immédiatement été déposée. Cette histoire du telephole de Pittsburg  n'est autre que le telephote de la maison Connolly et McTighe, annoncé  le 17 février 1880 et que la très sérieuse revue française du Comte Th. du Moncel signale, sous le terme alors inédit de télephote et avec un très avisé scepticisme, dans son article d'E.H. (Edouard Hospitalier) du 1er avril 1880.

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Le 15 juin 1880 le magazine scientifique Nature publie un entrefilet "If rumor speaks truly..." qui souligne que les rumeurs concernant le diaphote et le téléphote "de deux inventeurs concurrents" émanent de la presse non-scientifique.

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Les canulars américains suscitent la méfiance des Européens

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La nouvelle qu'un Dr. Licks, de Bethlehem en Pennsylvanie avait mis au point un diaphote permettant de voir à distance a eu un retentissement jusqu'en Europe. On la trouve en effet mentionnée dans la liste (non exhaustive) des articles suivants (où le nom de Licks devient parfois, sous la plume du Comte Th. du Moncel, Hicks) : 

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Les canulars du diaphote et du téléphote ont entraîné la méfiance des esprits sérieux, et en particulier des rédacteurs du Times et de La Lumière électrique. Il faudra l'annonce de la mise au point par Graham Bell du photophone pour que Th. du Moncel reviennent sur la question pour considérer avec plus de bienveillance les contributions - il est vrai plus argumentées et moins triomphalistes - de de Paiva, Senlecq, Ayrton et PerryBidwell, etc. Dans une lettre du 3 juin 1880 adressée à ses parents, Graham Bell s'étonnera du tapage fait autour du canular et des critiques qu'on lui fait à cette occasion en le suspectant de vouloir établir son monopole sur une invention alors qu'il n'a jamais indiqué l'avoir réalisée : "I am much amused by the anxiety displayed by scientific men all over the country – to forestall me in the discovery I am supposed to have made! The Telephone has taught me that an inventor must expect to have others lay claim to his ideas and inventions, but in this case an indecent haste is made “to prevent monopoly” of an invention that has not been made!" (2)

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En 1890, le terme diaphote fait son entrée dans le Supplément, Tome II du Grand dictionnaire universel Larousse, qui associe curieusement Perosi (sic) de Mendovi et Edison lui-même au Dr. Lichs (sic).

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En 1906, le mot "diaphote" figure encore dans le Dictionnaire des termes techniques employés dans les sciences et dans l'industrie de Henri de Graffigny :

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En 1896, Graham Bell rappelle que le canular du diaphote lui a valu les remontrances injustifiées des professeurs britanniques Ayrton et Perry.

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Dans l'article signé par un Dr. H.F. JOKOSA, "Graham Bell talks, Inventor of telephone tells the story of an hoax", paru dans l'Evening Star, 30 May 1896 quelques mois après l'annonce de la découverte des aryons X par Roetgen et repris par d'autres journaux, Graham Bell revient sur le canular du diaphote lancé le 10 février 1880 dans The Daily Times de Betlehem par le Professeur Merriman, utilisant le pseudonyme de Dr. H. E. Licks. Ce canular avait eu une diffusion internationale et avait laissé croire que l'inventeur du diaphote était Graham Bell (alors que celui-ci venait d'inventer non pas un appareil de transmission des images mais le photophone). Graham Bell constate que ce canular a été à l'origine des attaques assez virulentes lancées contre lui par deux professeurs britanniques, Ayrton et Perry, qui ont prétendu à leur tour avoir mis au point un appareil. Bell indique que chaque fois qu'il entend des histories de revendication d'antériorité pour des revendications de découvertes, il pense à ce canular où on lui a reproché une invention qu'il n'avait pas faite. 

 

 

Le Licks de 1917 revient sur la question

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Le Licks de 1917 a visiblement conservé son scepticisme vis-à-vis de ces hypothèses puisqu'il se moque des prétentions, formulées en 1889 par un allemand du nom de Körzel (dont le Photoskop est un canular lancé par la très sérieuse revue Centralblatt für Elektrotechnik)  nous ne savons rien) et, en 1914, par un certain A.M. Low, d'avoir mis au point des appareils de vision à distance, basés sur les propriétés du sélénium. Ce A.M. Low pourrait bien lui-même être un pseudonyme récurrent d'auteur de canular : David Fisher signale dans Terramedia un article du Daily News du 7 juin 1904 où un Dr. Low annonce un appareil baptisé Televista. Licks cite le Dr. AM. Low d'après un article du New York Times du 29 mai 1914, qui rapporte une conférence donnée à Londres sur le thème "Seeing by Wire". Enfin Russell Burns signale dans Television. An international history of the formative years (p. 207), un article du Daily News du 30 décembre 1926 où le Professeur A.M. Low annonce la smellyvision et la tastyvision, permettant respectivement de percevoir à distance les odeurs et les saveurs.


Rappelons que dans les deux premières décennies du 20ème siècle, l'hypothèse d'appareil recourant aux propriétés du sélénium et utilisant de multiples câbles de transmission commence à porter ses fruits, avec des démonstrations plus ou moins réussies réalisées par le français Georges Rignoux  et l'allemand Rühmer

Licks, qui a peut-être compris que ce qui était absurde en 1880 pourrait bientôt devenir réalité, termine son article en pirouette : il n'exclut pas que l'appareil annoncé par Low puisse fonctionner, auquel cas, il estime qu'il faudrait rendre hommage au Dr. H.E. Licks en l'appelant le diaphote... Mais la cause était déjà perdue, le mot télévision émergeant depuis 1900. 

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Avant de tomber définitivement en désuétude, le terme "diaphote" apparaissait cependant dans le Webster Dictionnary de 1913 :

 

Diaphote

Di"a*phote (?), n. [Pref. dia- + Gr. , light.] (Elec.) An instrument designed for transmitting pictures by telegraph.Fallows.

 

Contrairement à telephote, au 20ème siècle, le diaphote ne semble pas avoir connu de diaphore.

 

Bibliographie et liens

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Bethlehem  Digital History Project

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Stephen M. STIGLER, "Mansfield Merriman,",  in Encyclopedia of Statistical Sciences. Wiley, New York, 1982-1985.

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J.A. McLENNAN, "History of the Physics Department", Lehigh University

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Le site du Colonel G.L. Sicherman, à qui nous devons la découverte de l'ouvrage de Licks. Cet article est une sorte d'hommage à l'esprit du jeu mathématique, cher à la fois à Merriman et à Licks.

 

Je remercie J.A. McLennan, M. Stigler et bien entendu le Col. Sicherman, des précisions qu'ils ont bien voulu m'apporter pour la rédaction de cette notice.

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André Lange

1ere publication 7 avril 2002. Nouvelle version décembre 2017. Révision 26 juin 2020, 6 avril 2023

Mansfield Merriman, alias Dr. H.E.Licks


(Photo aimablement communiquée par J.A. McLennan, Lehigh University)

Bethlehem and South Bethlehem, Pa. Looking north east , G.A. Rudd, N.Y. 1877., Library of Congress.

H.E. LICKS,  Recreations in Mathematics, Van Nostrand, New York, 1917 (Coll. A. Lange)

La notice nécrologique de M. Merriman, rédigée par Horace Andrews, W.R. Okeson et A.B. Hill, 1925 (Coll. Lehigh University).

(1) Citations identifiées du diaphote de Licks dans la presse américaine :

Le tableau des cellules de sélénium du téléphote de Georges Rignoux et ses multiples fils de transmission : le diaphote de Licks devenu réalité ?

(2) La lettre est conservée dans les The Alexander Graham Bell Family Papers de la  Library of Congress et citée dans RAATSCHEN H. Die technische und kulturelle Erfindung des Fernsehens in den Jahren 1877 – 1882, Thesis, Dusseldorf, 2007? p. 58

Graham Bell tells the story.jpg

Evening  Star, 30 May 1896

Stephen M. STIGLER, "Mansfield Merriman,", Article in Encyclopedia of Statistical Sciences. Wiley, New York, 1982-1985.

Born: March 27, 1848, in Connecticut.

Died. June 7, 1925, in New York. Contributed to: estimation, especially least squares; engineering.

Mansfield Merriman was the author of the most successful textbook on statistical methods published in America in the nineteenth century.

 

Merriman was born on March 27, 1848, the son of a Connecticut farmer. He studied mathematics and surveying in district schools and was appointed a county surveyor in 1867, before going on to a course of study in engineering at Yale University's Sheffield scientific school. He earned a Ph.D. in 1876 with a thesis on the method of least squares, the earliest American doctorate on a statistical topic.

Merriman's dissertation was remarkable in two respects. The first was its extensive historical review, which he published in 1877 as "A list of writings relating to the method of least squares, with historical and critical notes" [1]. The "list" was in fact a nearly exhaustive bibliography of 408 titles published between 1722 and 1876, and it remains to this day an invaluable resource for historians of statistics. The second distinguishing feature of Merriman's thesis was that it led to his earliest statistics textbook, Elements of the Method of Least Squares, which he published in London, also in 1877 [2]. In 1884, he rewrote and expanded this work as A Text-Book on the Method of Least Squares [3]. This latter version was published by John Wiley & Sons, the earliest of their long series of statistics texts. Merriman's book was not the first handbook of its type published in America (Chauvenet's Treatise on the Method of Least Squares was issued in 1868), but it was the most successful. It was even adopted as a standard text in England.

In the 1900 paper that introduced chisquare Karl Pearson took Merriman to task for presenting as normal a set of data that did not pass Pearson's test [4,5]. Pearson's criticism was somewhat unfair, however, since the specific data set he analyzed was not the one Merriman presented as being in "very satisfactory" agreement with the normal distribution, but a motivating illustration, whose imperfect nature was pointed out by Merriman himself.

Merriman taught civil engineering and astronomy at Yale during 1877/1878, before accepting the professorship of civil engineering at Lehigh University. Aside from consulting duties (including summer surveying for the U.S. Coast and Geodetic Survey from 1880 to 1885), he remained at Lehigh until 1907. During and after this period he wrote and edited a seemingly endless stream of texts and handbooks on engineering topics. By the time he died in New York on June 7, 1925, 340,000 copies of his works had been published. He is said to have been one of the greatest engineering teachers of his day, and although his statistics texts do not display unusual depth, they are uncommonly lucid.

References

[1] Merriman, M. (1877). Trans. Conn. Acad. Arts Sciences, 4, 151-232. (Reprinted in ref. 6.)

[2] Merriman, M. (1877). Elements of the Method of Least Squares. Macmillan, London.

[3] Merriman, M. (1884). A Text-Book on the Method of Least Squares. Wiley, New York. (8th ed., 1907.)

[4] Pearson, K. (1900). Philos. Mag., 5th Ser., 50, 157-175.
(Reprinted in Karl Pearson's Early Statistical Papers. Cambridge
University Press, Cambridge, 1956.)

[5] Pearson, K. (1901). Philos. Mag., 61h Ser., 1, 670-671.
(Comments further on Merriman's data, correcting the calculation
Pearson had given earlier.)

[6] Stigler, S. M., ed. (1980). American Contributions to Mathematical Statistics in the Nineteenth Century. 2 vols. Arno Press, New York. (Includes photographic reprints of Merriman's 1877 bibliography as well as two of Merriman's papers on the history of statistics.)


Bibliography

The National Cyclopedia of American Biography (1933). Vol. 23, pp. 70-71. James T. White, New York. (Biographical article.)

(Article reproduit avec l'aimable accord de l'auteur).

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